Sources et ressources de la joie

Frédéric Lenoir, Guy Corneau, Charles Pépin, le Dalaï Lama, les « Trois amis en quête de sagesse » (Matthieu Ricard, Christophe André, Alexandre Jollien) ou encore le pape François, mais aussi des penseurs historiques comme Sénèque, Spinoza, Nietzsche ou Bergson… Tous vantent la joie, précieux ferment de sens, de lumière, de reliance.

La joie jubile de nous montrer la voie d’une vie pleine et vibrante. Alors, oui, contre toute attente, y’a de la joie ! Cette émotion capitale, tristement négligée des années durant par la recherche, prend sa revanche, notamment grâce au courant de la psychologie positive. Des études le montrent : la joie favorise la santé. Elle n’élude ni la tristesse ni les chaos, mais cette émotion positive agit comme un agent protecteur qui permet de mieux faire face aux aléas et au stress de l’existence. Selon les visions, ses sources varient, tout comme le lien qu’elle entretient avec son corollaire, le bonheur. Cependant, philosophie, psychologie et spiritualité s’accordent en général à dire que si elle naît avant tout en soi, elle relève aussi d’un choix. Certes, elle n’est pas volontaire, mais nécessite un climat favorable. Sa floraison implique un travail intérieur, une discipline personnelle. Tel un jardin qu’il est essentiel de « cultiver jour après jour », comme le suggère Guy Corneau, que « l’éveil conscient dans la joie » a sauvé du cancer. Subversive dans la noirceur et le cynisme ambiants, la joie est un engagement. Notre offrande au monde, car nous sommes le monde.

JARDINER LA JOIE

Pratiques pour cultiver un terreau favorable aux graines de joie :
Foulées jubilatoires. Quand on éprouve de la joie, on a envie de courir… Et quand on court, on éprouve de la joie ! D’autant que la sédentarité et le fait de rester assis altèrent la joie de vivre et diminuent la motivation. Nombre d’études ont été menées sur la course à pied. Il en ressort que vingt minutes de course sont suffisantes pour augmenter significativement le niveau de dopamine, considérée comme la principale hormone de la joie.

Plus on s’entraîne, plus la production de dopamine est importante. Après la dopamine diminue et laisse la place à la sérotonine, laquelle nous procure ce (bon) sentiment de satisfaction intérieure. Dans une étude de 2008, des coureurs d’endurance avaient des niveaux d’ocytocine significativement plus élevés après un marathon – ce qui produit des modifications du système nerveux. Quand nous faisons un effort physique, notre cerveau libère de la dopamine dans des régions précises, mais si nous nous entraînons régulièrement, la concentration d’hormones augmente dans tout le cerveau, améliorant nos capacités de concentration, d’efficacité et de satisfaction, nous rendant plus aptes à nous connecter aux autres positivement et à développer des activités créatrices, donc nous apportant de la joie.

(Pour aller plus loin : Les chemins de la joie, Isabelle Filliozat) Journal de félicité. Tout ce sur quoi je porte mon attention grandit… « Notre joie dépend de notre capacité à laisser vivre en nous les moments joyeux. Plus nous ressentons profondément ces moments et plus notre cerveau devient habile à les repérer et à les entretenir. Le bien-être augmente quand on reconnaît et entretient ses états d’âme positifs. La joie est la somme du bien-être et de l’acte de conscience de ce bien-être », affirme le Dr Christophe André. Aussi, une idée est de se plonger pendant deux minutes dans un souvenir agréable récent. Sentir alors ce que l’on ressent, revivre les sensations et les goûter pleinement, ainsi que les sentiments associés. Utiliser les cinq sens pour donner à ce moment sa pleine expansion. Dans la foulée, on peut initier un journal des bonnes nouvelles ou un carnet de gratitude. (Pour aller plus loin : Petit cahier d’exercices pour cultiver sa joie de vivre au quotidien, Dr Anne van Stappen) Semis et merveilles. Jardiner entretient la joie. Et se connecter à la nature stimule cette émotion positive. Ce principe est d’ailleurs utilisé, avec succès, pour favoriser la guérison : avoir une chambre à l’hôpital qui s’ouvre sur un carré de verdure accélère manifestement la récupération, ou encore travailler la terre procure détente et stimule le niveau de bien-être et de bonheur de personnes souffrant de mal-être. Les évolutionnistes nous diront que la joie éprouvée en contemplant la nature est vraisemblablement programmée dans nos gènes, car ceux qui étaient pourvus de potentiel d’exaltation ont ainsi bénéficié d’un fort soutien émotionnel pour survivre dans un environnement souvent éprouvant. Même si les conditions ne sont plus les mêmes qu’à l’origine de l’humanité, notre monde est encore et toujours rude. Alors, aux arbres citoyens ! (Pour aller plus loin : L’effet guérisseur de l’arbre. Les bénéfices émotionnel, cognitif et physique de la biophilie, Clemens G. Arvay). Assiette joyeuse. La dopamine, principale hormone de la joie, comme nous l’avons vu, est synthétisée à partir de la tyrosine. Nous trouvons cet acide aminé dans les amandes, les algues, les avocats, les bananes, le cacao (chocolat noir), le germe de blé, les graines de courge, le poisson, les produits laitiers, le sésame, la viande, la volaille et surtout dans le canard. « Sans tyrosine, pas de joie », souligne Isabelle Filliozat. (Pour aller plus loin : Les chemins de la joie, Isabelle Filliozat)

Dix attitudes pour laisser fleurir la joie
« Plus profonde que le plaisir, plus concrète que le bonheur, la joie porte en elle une puissance qui nous bouscule, nous envahit, nous fait goûter à la plénitude. La joie est une affirmation de la vie », partage le philosophe Frédéric Lenoir, dans La puissance de la joie, un livre… jubilatoire. À travers les graines de réflexion et pistes d’action qu’il sème, Frédéric Lenoir rejoint Martin Seligman, le père de la psychologie positive, pour qui cultiver la joie et croire en sa puissance est un excellent moyen d’augmenter notre niveau de bonheur… et celui des autres. Selon Frédéric Lenoir, « la joie ne se commande pas, elle s’invite ». Une joie active et permanente à laquelle il serait possible d’accéder à travers un processus de libération intérieure et de communion avec le monde. Lors d’une récente conférence, à laquelle j’ai eu… la joie d’assister, il a pointé la parenté de sa pensée avec Spinoza, le « philosophe de la joie (et plus largement des émotions) », pour qui passer de la joie passive (« liée à l’idée d’une cause extérieure ») à la joie active nécessite de « s’affranchir de la servitude des passions ». « Vivre est un art, il est donc nécessaire d’apprendre à l’exercer », a-t-il partagé. L’attention.

La joie est souvent déclenchée par une expérience sensorielle. Accueillir la joie implique de porter attention à nos sens, dans l’ici et maintenant, en conscience des émotions qui se présentent. La présence. Soyons complètement dans ce que nous faisons, comme s’il s’agissait de la chose la plus importante au monde ! Ce qui fait la valeur d’une vie n’est pas la quantité de choses que nous y avons accomplies, mais la qualité de présence qu’on aura placée dans chacune de nos actions. La méditation. Elle est l’une des expériences qui peuvent nous aider à développer notre pleine attention et notre qualité de présence. En méditant, des émotions se libèrent et des joies profondes peuvent advenir. Souvent des joies sans cause, qui ne sont reliées à aucune pensée, à aucun objet, mais simplement au fait d’être là, d’exister. D’être présent de manière bienveillante et attentive à soi même et au monde, dans une totale disponibilité (voir notre dossier « méditation », dans Néo santé n°59). La confiance et l’ouverture du cœur. Ouvrir son cœur, c’est accepter de vivre dans une certaine vulnérabilité, accepter la possibilité de tout accueillir, y compris celle d’être blessé. C’est prendre le risque de vivre pleinement. Avoir confiance en la vie. Un cœur fermé restera hermétique à tout, y compris à la joie. La bienveillance. La joie est le fruit d’un amour altruiste qui consiste à se réjouir du bonheur de l’autre. Cet amour et la joie qui l’accompagne prennent racine dans la bienveillance. Cette joie bienveillante constitue le meilleur remède contre le sentiment d’envie et la jalousie.

La gratuité. « À quoi ça sert ? », se demande-t-on systématiquement avant d’entreprendre quelque chose… Pour que la joie puisse fleurir, ne restons pas dans cette dimension utilitaire qui nous interdit l’ouverture et la disponibilité. La joie survient souvent quand on n’attend rien, quand on n’a rien à gagner. La gratitude. C’est d’abord remercier la vie, ne pas se montrer ingrat envers elle, mais c’est aussi savoir lui rendre ce qu’elle nous a donné. La vie « en joie » est un échange permanent. La persévérance dans l’effort. Bergson fait remarquer que les grandes joies créatives, les seules qu’il considère vraiment, sont toujours le fruit d’un effort. La persévérance dans l’effort jusqu’à la réalisation de notre projet est presque toujours source de joie. Le lâcher-prise et le consentement. Lorsque nous sommes confrontés à une difficulté que nous ne pouvons résoudre et que nous acceptons les choses comme elles sont, nous sommes en mesure de nous laisser gagner par la joie. Celle-ci est liée au progrès de la conscience, à l’effort qu’elle a fait pour surmonter une colère, une angoisse, une crispation, et à la victoire qu’elle a obtenue. C’est un accompagnement joyeux – le cœur ouvert – du flux naturel de la vie. La jouissance du corps. Ce dernier nous procure une joie par l’harmonie, l’équilibre, la puissance, la souplesse, la dextérité qui émanent de lui et lorsqu’il est en symbiose avec notre cœur et notre esprit. Il est capital de prendre soin de son corps, de tout faire pour le maintenir en bonne santé par une nutrition saine et équilibrée, un bon sommeil, de l’exercice physique.

Carine ANSELM

Source :  http://www.neosante.eu-neosante63.

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Votre thérapeute Corinne MULLER propose un massage, Viet Minceur- basé sur le DIEN CHAN, en complément d' un accompagnement sur le comportement alimentaire engendré par nos émotions. (Il est conseillé d'avoir un suivi par un naturopathe et votre médecin pour les conseils alimentaires). CONTACT : CORINNE MULLER/Praticienne en DIEN CHAN, Conseillère en Bio-décodage, Massages bien-Être/06.30.15.82.23 - ST VICTORET