Le sens des maladies est dans notre biologie
Le bio choc
Je crois que la clé même de la biologie c’est cette notion de bio choc. Ce bio choc est un élément très particulier où tout se fige, où tout s’arrête en un instant, où le monde semble s’écrouler. Si par exemple, tu rentres chez toi et tout d’un coup, tu vois quelqu’un dans ton lit, à ta place. En un instant, tout s’écroule, et tout s’organise à l’intérieur de toi de façon très rapide. C’est ça le bio choc.
Dans le travail en décodage biologique il y a quelque chose d’essentiel : c’est d’écouter ce qui n a pu être ni exprimé, ni reçu.
Le travail du ressenti biologique
Si je suis dans mon corps, une partie de mon corps résonne plus particulièrement avec cette sensation que j’ai créé avec cet ou cette inconnue. Où ça se passe dans mon corps ? Comment ça se passe dans mon corps ? Est-ce que je perçois quelque chose dans ma tête, dans mon cœur, dans mon ventre, dans mes jambes ? Est-ce que quelque chose s’est modifié dans ma respiration ? Je suis simplement à l’écoute de cela car en étant à l’écoute de ces sensations j’ouvre un fonctionnement beaucoup plus subtil de mon corps, de ma psyché. C’est le fonctionnement de mon ressenti. Comment mon corps résonne par rapport à cet événement ? Comment mon corps réagi à cet événement ? Est-ce que les mots sont porteurs d’un nouveau mouvement à l’intérieur de moi ? Ou est-ce que mes mots vont être vides de sens et m’éloignent de ma sensation ? Si les mots que je contacte m’éloignent de ma sensation, ces mots sont terribles, ils me servent à décrire une réalité, mais ils ne modifient pas la réalité. Si au contraire, les mots que je perçois, que j’exprime changent le mouvement à l’intérieur de moi, je suis en adéquation parfaite entre l’extérieur et l’intérieur. Et chaque expression qui va émerger de moi-même sera un facteur de changement de ma sensation intérieure. A ce moment-là, mon ressenti est déjà en train de changer. C’est tout le travail du ressenti biologique. Ce que j’exprime est-il exactement à la même profondeur de ce qui s’organise en moi ? Quand les mots, les expressions sont positives, ça va ; mais si les mots et expressions sont négatifs, c’est plus difficile à vivre. Pour s’assurer de ce ressenti, on se pose la question : « si je commence à exprimer ce qui se passe à l’intérieur de moi, est-ce qu’à ce moment-là un nouveau mouvement s’organise en moi ? » Si oui, je suis dans mon ressenti ; si non, je ne suis pas dans mon ressenti. Je suis dans une mise à distance de ce qui se passe
Le fait de pouvoir exprimer transforme. Une grande loi dit qu’un bonheur partagé augmente du double ; ça amplifie, ça dilate l’être, ça transforme aussi.
Percevoir le ressenti de plaisir
C’est ce que nous appellerons un ressenti positif, ou une ressource positive. C’est très important car ça nous donne notre capacité au plaisir. Sommes-nous capables de plaisir ? On parle beaucoup du mal être, des difficultés que l’on peut rencontrer, etc., mais sommes-nous capables de percevoir le plaisir ? Très souvent on a eu une éducation qui nous a plus ou moins interdit au plaisir. Le plaisir est donc devenu quelque chose soit de très sexué, soit au contraire je n’ai pas vraiment le droit d’être dans le plaisir car si je suis dans le plaisir, je dois peut-être renoncer à quelque chose, ou peut-être qu’il y a une séparation entre spiritualité et plaisir, ou peut-être qu’il y a une séparation à l’intérieur de moi entre ce ressenti de plaisir et le droit de percevoir ce ressenti de plaisir. Ce que nous appellerons les ressentis agréables, les ressentis positifs est notre capacité à percevoir le plus rapidement possible une émotion, un mouvement agréable de bien être à l’intérieur de soi et d’être capable d’avoir de l’émotion devant un paysage, devant une personne, de partager des sentiments peut-être vrais avec cette personne, où on n’est pas obligé d’être super social pour exprimer quelque chose de soi. Cet entraînement au plaisir est nous entraîner à un mouvement intérieur d’appréciation de soi et d’appréciation de l’autre. Sommes-nous capables de le faire ? Sommes-nous capables d’apprécier ce plaisir ?
CF : Le plaisir a son assise dans la biologie. Le fait d’avoir simplement bien mangé, d’être repu à satiété fait éprouver un plaisir biologique. Le fait d’être désaltéré, fait éprouver un plaisir biologique. Nos cellules frissonnent de bonheur, de satisfaction d’avoir bien dormi, de s’être bien accouplé, d’avoir une vision agréable sur un paysage, d’entendre quelque chose de plaisant. Quand nos cellules sont comblées, une trace monte à notre conscience, c’est le plaisir. C’est biologique.
La biologie aspire à la satisfaction
C’est en cela que nous allons pouvoir comprendre les symptômes dans ce fondement biologique. A chaque seconde, chaque partie de notre corps, chaque cellule, chaque fonction biologique aspire à sa propre satisfaction. C’est bien là, la notion de sens biologique des maladies.
Le ressenti négatif
PL : nous avons là, parlé du ressenti positif. Qu’en est-il du ressenti négatif ? Ce ressenti négatif c’est quelque chose qui s’est figé à un moment donné, à l’intérieur de nous et qui s’est enregistré d’une certaine façon. Cette façon c’est la douleur ou le mal être. Par exemple, si je vois mon enfant traverser la rue et que je vois une voiture passer très rapidement près de lui, quelque chose va se sidérer en moi. À ce moment-là, il va se passer la même chose que pour le ressenti positif avec une notion de danger et de survie. Cette sidération va s’organiser d’une façon très spécifique à l’intérieur de nous. Chacun va avoir une façon très spécifique de sidérer cet événement. Cette sidération va se marquer et va s’organiser aussi dans notre biologie. Il risque peut-être de s’enkyster dans notre biologie. Cela signifiera que cette route de perception « négative » qui se met en place à l’intérieur de nous va nous avertir d’un certain danger. Le positif c’est de retirer sa main d’une plaque chauffante. On est bien content de la retirer, sinon on n’aurait plus de main. On a donc besoin d’un système réflexe pour nous faire éviter le danger. Mais une partie de ce système réflexe s’encode d’une certaine façon s’il y a douleur et survie. C’est cette partie qui s’encode qui va nous donner du fil à retordre. A quoi reconnaît-on un ressenti négatif ? C’est quand nous l’exprimons avec la même réalité que nous avons exprimé le plaisir, ce ressenti négatif va se dissoudre.
Le ressenti négatif = des ressources cachées
Voilà la grande différence entre un ressenti positif qui, lorsque nous le contactons, s’amplifie ; quelque chose d’agréable s’amplifie ; et quelque chose de désagréable se désagrège, mais avec la même acuité et la même réalité que si c’était quelque chose de positif. Or, notre tendance c’est plutôt de s’éloigner du négatif, pour n’avoir que le positif. Mais, le problème c’est que ce négatif-là est un grand consommateur d’énergie. C’est comme si dans notre voiture, nous avions des tas de batteries et ces batteries pompaient l’énergie de notre batterie principale et ne nous apportaient finalement pas plus d’énergie que ça. C’est ce qui se passe dans les ressentis négatifs. Ça s’auto alimente de notre propre énergie et ça n’est pas écologique. Ça ne nous rend pas plus heureux et plus disponible à la vie. accéder à son ressenti négatif c’est accéder à des ressources cachées qui nous donnent l’impression que c’est négatif, mais en fait, quand nous libérons ces ressentis, nous mettons en circulation de plus en plus d’énergie en soi. A ce moment-là, l’événement négatif devient une nouvelle ressource.
Le langage cellulaire
Les symptômes biologiques sont nécessaires à notre survie : si le soleil nous tape dessus, on est bien content de réagir, eh bien nos ressentis négatifs sont aussi nos capteurs internes par rapport à un événement. Si je suis en contact avec la nature de cet événement, je peux défaire la mise en stress de cet événement et là, je suis au niveau de mon langage cellulaire.
Le sens biologique suite à un bio choc
Quelqu’un envahit mon espace et je tousse. C’est très bien de tousser pour chasser à l’extérieur. C’est là le sens biologique suite à ce bio choc. Il y a un choc et je le ressens. Ce ressenti négatif veut dire qu’il y a des parties de mon corps qui ne sont plus satisfaites. Ça fait partie de mon corps, de mes cellules qui sont là pour ma sécurité, pour la reproduction, la digestion, etc. Ces cellules là, dans leur sens, dans leur projet, ne sont plus satisfaites. Elles le solutionnent à leur façon. Et la seule façon de le faire c’est le symptôme. Par exemple, une personne me salit, me souille et je vais faire une verrue, ou un mélanome, ou une tâche sur la peau. C’est la façon biologique de réagir à quelqu’un qui m’a craché dessus.
Processus d’évitement et véritable guérison
Comment différencier le processus d’évitement et la véritable guérison ? Nous sommes tous ensemble dans cette grande pièce, peut-être que certains sont dérangés par la chaleur ; certains ont du mal à respirer, certains, au contraire, sont très à l’aise parce qu’ils se sentent en sécurité d’être au milieu de tant de personnes ; d’autres, au contraire, se sentent en danger d’être au milieu de tant de personnes. Nous avons chacun une organisation interne par rapport à toutes les situations que nous rencontrons. Cette organisation interne nous dicte certains comportements. Comment vais-je réagir par rapport à ce comportement ? Si j’exprime ce qui se passe réellement pour moi, est-ce que cela va changer mon symptôme ? Si j’exprime ma réalité biologique cela va progressivement changer mon symptôme. Si, au contraire, je n’exprime qu’une banalité extérieure à moi, cela ne changera pas mon symptôme. Nous avons tendance à exprimer des justifications logiques de nos symptômes afin d’éviter de parler réellement de notre réalité biologique. Et c’est ça toute la différence.
Les justificatifs internes ou externes
On peut se dire « il fait chaud, j’ai eu chaud dans cette salle, j’ai un peu mal à la tête ». Nous sommes à peu près deux cents dans cette salle, s’il y a deux cents personnes qui ont exactement la même réalité biologique par rapport au même condition de température, on peut peut-être dire que c’est une réalité mécanique, dépasser une certaine quantité de chaleur on va tous réagir de la même façon ; mais souvent ce n’est pas le cas. C’est-à-dire que face à quelque chose qui va se passer dans cette pièce, seulement trois personnes vont réagir de la même manière, une personne va réagir différemment. Tout ceci nous montre qu’en fait, la réalité biologique n’est pas ce qu’on pense. Ce n’est pas notre symptôme. On ne peut pas simplement dire que c’est à cause de la chaleur que j’ai mal à la tête ; ou bien, si je l’exprime, est-ce que ça fait changer mon mal de tête ? Si oui, bravo, je suis dans ma réalité biologique ; si ça ne fait rien changer, je suis juste dans une justification externe.
Devenir lumineux en allant vers notre obscurité
C’est très important de savoir que plus on part dans notre souffrance, plus on va trouver une autre qualité de bonheur, je n’ai pas dit de plaisir. Jodorowsky a écrit : « ce n’est pas en allant dans la lumière que l’on devient lumineux, mais en acceptant de descendre dans notre obscurité, dans notre pénombre. » Ce n’est pas en perpétuant le plaisir que l’on aura plus de plaisir ; et c’est en allant dans la souffrance, non pas par masochisme mais parce que, à un moment ou à un autre, elle est présente : il faut quitter le sein maternel, il faut aller à l’école, il faut à un moment donné partir à la retraite, etc. Il y a ces expériences sont proposées comme des chemins initiatiques, des chemins intérieurs. Plein d’énergie, de potentiels inutilisés.
Le défi de la conscience
C’est un peu aussi comme si nous avions chacun une grande maison avec de multiples pièces. Nous connaissons très bien certaines pièces, lorsque nous sommes dans ces pièces, tout va bien. Quand nous pensons à certains espaces de nous difficiles, dans la mesure où nous restons dans les pièces que nous connaissons bien, tout va bien. Tout le jeu du travail thérapeutique va être d’aller dans ce voyage intérieur, puisque c’est un véritable voyage initiatique, nous allons découvrir de nouvelles pièces de soi. Ces nouvelles pièces, à chaque fois, nous donnent en échange quelque chose, nous redonnent une partie supplémentaire de nous-mêmes. Et c’est ça le défi de la conscience. A chaque fois que je mets de la lumière dans un espace sombre de moi, en échange je récupère de l’énergie, de la conscience et je sens que je me remplis de mon identité profonde, pas de cette identité que je peux revendiquer à travers la pièce que je connais, mais d’une identité beaucoup plus vaste, beaucoup plus profonde et beaucoup plus satisfaisante. A ce moment-là, certains auteurs appellent ça le Soi.
La notion du Soi
La notion du Soi c’est cette notion de plénitude de conscience où j’accède à des pièces qui sont de plus en plus cachées, mais qui me font de moins en moins peur. À ce moment-là, la vie me conduit naturellement vers la connaissance de ces pièces. A chaque étape de notre vie, nous avons des opportunités de conscience. C’est le sens même de la vie d’aller vers plus et plus ; car cette notion même d’identité a besoin de s’installer et c’est tellement agréable d’avoir un espace intérieur plus large, plutôt que d’avoir un espace très rétréci.
L’identité
Quand nous sommes plus jeune, nous revendiquons cette identité, on se bat pour elle et au fur et à mesure de notre avancée en âge, cette identité devient plus profonde, plus installée, plus ancrée. C’est cette satisfaction personnelle qui augmente au fur et à mesure de notre âge ; normalement, si nous accédons à cette maturité intérieure. Sinon, nous devenons un peu plus aigri, solide.
La notion de résistance
Il peut y avoir de la peur de laisser faire les guérisseurs. Quand on travaille dans le ressenti biologique, il n’y a pas la notion de résistance. La notion de résistance signifie que nous allons dans un endroit qui possède une émotion et si cette émotion est de la peur, nous expérimentons de la peur ; si cette émotion est de la colère, nous expérimentons de la colère. Ce qui va être important dans le processus, c’est de pouvoir accueillir ça comme si c’était aussi n’importe quelle phase de soi.
Le ressenti et le langage biologique
Ce qui demande un certain apprentissage c’est ce ressenti et ce langage biologique. C’est ce ressenti-là qui nous paraît facile, mais qui demande un certain apprentissage parce qu’on a tellement l’habitude de ne pas se donner son propre pouvoir de changement que le ressenti biologique nous paraît souvent être une montagne, alors qu’en fait, il a toujours été là, il est toujours là et il sera toujours là. Il faut juste apprendre à être là.
L’aptitude au bonheur
Il y a la notion qu’il y a peut-être plusieurs espaces à l’intérieur de soi. Certains espaces acceptent l’expérience, d’autres ne l’accepte pas. Il est peut-être nécessaire d’aller visiter les espaces qui n’acceptent pas l’expérience. L’expérience étant agréable, plénifiante, remplissante, elle génère des espaces qui sont moins agréables. Si on va vérifier et visiter ces espaces moins agréables, on peut remplir beaucoup plus pleinement cet espace agréable. C’est l’invitation au bonheur. Mais si on a eu une éducation où le bonheur était interdit, on va rencontrer des difficultés au bonheur. Si on accepte ce ressenti limitant, progressivement on augmente la conscience du milieu.
Accéder à la conscience biologique
C’est tout le jeu de la conscience biologique. A chaque fois, la référence n’est pas tellement à l’extérieur de soi. Et le praticien, le thérapeute, l’enseignant est celui qui va nous aider à accéder à cette conscience biologique. Elle est là pour tout le monde. Si nous accédons à cette conscience biologique, progressivement nous pourrons changer des choses très essentielles de notre biologie, très concrètement.
. Le travail biologique est avant tout une recherche personnelle, un développement de soi, et surtout retourner vers soi.
Christian Fléche Courriel : flechechristinan@wanadoo.fr site : www.decodagebio.com