Une mes amies, fille de militaire, me racontait sa vie d’adolescente à la Martinique où son père avait été caserné dans les années 80. Quand les Français de métropole arrivaient dans leurs nouveaux logements sur l’île, ils commençaient par faire le grand ménage. Premières victimes de cette frénésie hygiéniste : les araignées dont les gigantesques toiles effrayaient les nouveaux venus. Au bout de quelques jours, couverts de boutons, certains interrogeaient les autochtones, leur demandant pourquoi ils ne semblaient pas souffrir des piqûres de moustiques. Alors les Martiniquais leur expliquaient en souriant qu’ils laissaient les araignées en paix. Leurs toiles étaient-elles vraiment une protection efficace contre le dangereux insecte ? C’est ce qu’expérimenta avec succès la famille de mon amie pendant les quelques années qui suivirent. Quand on sait que le paludisme, véhiculé par les moustiques, provoque 250 000 morts par an, il y a de quoi faire son ménage avec circonspection. La preuve des vertus antipaludéennes des toiles d’araignées a en outre été apportée au Pakistan, après que les importantes inondations de 2010 aient forcé les araignées à se réfugier dans la végétation aérienne. Résultat : de gigantesques toiles ont envahi les arbres avec pour conséquence un recul statistiquement significatif de la maladie. Laisser vivre les araignées semble donc une première approche de choix…
Les vertus du partage
Pour les guêpes, la mesure la plus efficace qu’il m’ait été donné d’expérimenter est sans conteste… de partager avec elles. Il y a quelques années, alors que j’officiais comme cuisinier sur un bateau de plaisance en Méditerranée, les repas au mouillage étaient rendus pénibles par une invasion systématique de guêpes. Les pièges étant insuffisants, une bonne partie du repas se passait à chasser les envahisseuses, attirées par les effluves de la cuisine. Au fur et à mesure des agapes, un amoncellement de cadavres se constituait sur le coin de la table, tandis qu’il en arrivait toujours plus. Au bout d’une journée de ce régime, j’eus l’idée d’utiliser la diversion plutôt que la violence. Je plaçai un bon morceau de jambon cru dans une assiette à environ deux mètres de la table et suggérai aux convives d’éloigner doucement, à l’aide d’une serviette, les premières guêpes qui se présenteraient. Au bout de quelques minutes, les affamées avaient compris le message. Elles s’agglutinèrent sur la part de jambon qui leur était proposée à l’extérieur du cockpit, laissant les humains manger sereinement. Nous utilisâmes cette stratégie pendant tout le reste de la croisière. Les repas se déroulèrent dans la sérénité, tandis que nos voisins de mouillage continuaient à se battre contre la nature… Cela nous coûta, pour la semaine, le prix de 200 gr de jambon dont elles ne laissèrent pas une miette… Depuis cette expérience, quand les guêpes sont là, je leur laisse toujours une part et j’ai une paix royale…Rien qu’avec ces deux mesures, il est sûr que l’on s’assurera une certaine tranquillité pendant l’été. Mais il existe un certain nombre d’autres gestes de bon sens pour sauver sa peau sans utiliser la chimie. Voici un résumé des plus éprouvées :
Contre les moustiques, la première prévention, c’est de ne pas favoriser leur reproduction !
Evitez de laisser des récipients remplis d’eau stagnante à l’intérieur et autour de l’habitation. En été, ce sont des lieux privilégiés pour le développement des larves.
Evitez les odeurs corporelles appétissantes ! Une bonne partie des parfums, tout comme les odeurs de transpiration, attirent les moustiques. L’idéal est donc d’être propre, mais sans odeur supplémentaire.
Evitez donc les gels-douche, les déodorants et huiles corporelles parfumés ainsi que les parfums, à moins qu’ils soient répulsifs (lavande, citronnelle, menthe). Contentez-vous d’un nettoyage des parties intimes, des pieds et des aisselles au savon de Marseille ou au Pain d’Alep par exemple. Pour le reste du corps, l’eau suffit. C’est le conseil que donnent nombre de dermatologues aujourd’hui.
Usez de répulsifs naturels pour la peau. A la sortie de la douche, sur peau humide, émulsionnez 3 ou 4 gouttes d’huile végétale additionnée d’eucalyptus citronné en respectant les proportions suivantes : 5 gouttes d’huile essentielle pour 5 ml d’huile végétale. L’eucalyptus citronné, à l’odeur proche de celle de la citronnelle, est un répulsif naturel. Pour renforcer son efficacité, mettez-en quelques gouttes sur un mouchoir posé dans un coin du lit ou du sac de couchage. Si, malgré tout, vous subissez des piqûres, la même huile essentielle les apaisera. Attention! Elle ne convient pas aux jeunes enfants ni aux femmes enceintes…
Cultivez les végétaux répulsifs. Autour de la terrasse, au-dessous ou au bord des fenêtres, cultivez la citronnelle, la verveine citronnée, la mélisse, le basilic citronné ou encore le géranium à parfums qui émettent des composés répulsifs.
Disposez également ail, oignon ou ciboulette autour de votre terrasse ou dans les pièces où vous séjournez.
Plantez également l’aurone, l’aspérule odorante ou la lavande. Efficaces contre les guêpes autant que les moustiques, ces dernières peuvent aussi être disposées en petits bouquets séchés dans la maison. Si vous ne disposez pas de plantes, les encens répulsifs montrent une certaine efficacité
.Malheureusement, 95 % des produits du marché contiennent des parfums de synthèse et émettent des phtalates. Optez pour les encens naturels, reconnaissables à l’absence d’odeurs capiteuses, sucrées, ambrées, vanillées, fruitées ou florales entêtantes. La société « Les Encens du monde » garantit le 100 % naturel.
S’éclairer aux chandelles plutôt qu’à l’électricité est également une mesure de bon sens qui, en plus, à l’avantage de vous connecter aux cycles naturels de la lumière, favorisant un bon sommeil. Enfin, la nuit, il existe une mesure classique et pourtant négligée : la moustiquaire. Protection assurée contre l’ensemble des insectes et des araignées dont vous avez laissé la vie sauve…
(Source : Néo Santé/Emmanuel Duquoc )