La roquette

Bonjour. Aujourd’hui on va parler d’une petite plante à la fois comestible et médicinale que vous allez trouver, je pense, un peu partout sur le territoire français. Vous pouvez même en faire pousser au jardin très facilement. C’est la roquette sauvage !

Un peu de botanique

La roquette sauvage, c’est Diplotaxis tenuifolia. On l’appelle aussi la roquette jaune. Elle est très commune dans nos campagnes. C’est ce qu’on appelle une plante rudérale, c’est-à-dire qui pousse aux alentours des activités humaines et qui profite des déchets organiques que l’on laisse – composts, passage des animaux, etc.

Mais revenons à la roquette sauvage. C’est une plante bisannuelle, parfois vivace mais avec une durée de vie relativement courte, et qui appartient à la famille des brassicacées, donc toute la famille des choux et des moutardes. Et retenez bien cette information, car les propriétés qu’on va passer en revue sont plus ou moins communes à toute la famille.

Les feuilles sont d’un beau vert. Les feuilles inférieures sont profondément découpées. Les feuilles supérieures par contre sont en général un peu moins découpées, plus entières. Lorsque vous les froissez elles vont dégager cette odeur de soufre caractéristique des moutardes.

La roquette sauvage comme aliment

On va d’abord parler de la roquette en tant qu’aliment. On utilise les feuilles fraichement ramassées pour les rajouter à des salades, tout simplement. Ça rajoute un petit goût piquant et moutardé, personnellement j’aime beaucoup. On ne va pas faire une salade 100% roquette sauvage, mais on va la mélanger avec d’autres, peut-être une frisée du jardin, ou une salade un peu plus amère avec des feuilles de chicorée, de pissenlit, etc.

On peut en faire un pesto aussi, on utilise la feuille fraiche à la place du basilic. Donc huile d’olive, feuilles de roquette sauvage, de l’ail frais, on passe le tout au pilon, c’est pas mal du tout, et puis chez moi ça me permet de faire un pesto bien goûteux à un moment où le basilic n’est plus disponible au jardin.

Apparemment les feuilles peuvent être utilisées dans les soupes aussi, dans les ragouts, dans les fricassées de légumes. Personnellement j’ai tendance à utiliser mes salades sauvages crues pour profiter de tous les nutriments, donc je n’ai pas encore essayé cuit, mais pourquoi pas.

Et puis n’hésitez pas aussi à en rajouter sur une pizza ou dans un sandwich, c’est assez sympathique.

La feuille contient une bonne quantité de vitamine C. Elle contient des constituants soufrés qui vont avoir une action bien spécifique sur certains organes, on y reviendra. Elles sont riches en bêta-carotène, donc le précurseur de la vitamine A. Elles contiennent de la lutéine dont on parle beaucoup pour la santé des yeux et la protection contre certaines maladies comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Des flavonoïdes qui auront un effet antioxydant et antiinflammatoire. Etc.

Propriétés médicinales de la roquette sauvage

En ce qui concerne les propriétés médicinales, on en trouve une bonne liste. Fournier nous dit : astringente, stimulante, antiscorbutique, dépurative, diurétique et pour finir expectorante. Donc 6 propriétés chez Fournier. Je vais en laisser 2 de côté, et je vais vous dire pourquoi.

Astringente : je laisse de côté parce que je connais de bien meilleures astringentes que la roquette sauvage. Des plantes que l’on trouve partout, depuis l’aigremoine jusqu’à la feuille de noisetier en passant par le géranium herbe-à-robert. La roquette sauvage en tant qu’astringente, c’est assez moyen je trouve. Elle n’est pas très riche en tanins.

Diurétique : je laisse de côté car la plupart des plantes médicinales sont diurétiques. Et si je veux créer un effet bien diurétique, je vais plutôt aller voir du côté de mon ortie par exemple, qui est plus sympathique à boire en infusion que les feuilles de roquette sauvage. En général, lorsque je veux créer un effet diurétique, je vais tout de suite du côté des infusions qui permettent aussi d’ingérer une bonne quantité de liquide et qui va donc aussi contribuer à cet effet de renouvellement des fluides, de « lavage ».

Donc je vais retenir 4 propriétés pour la roquette sauvage et je vais les passer en revue avec vous d’une manière détaillée.

Roquette sauvage comme antiscorbutique

D’abord, la propriété antiscorbutique. Le scorbut était un gros problème dans le passé, il est provoqué par une carence pathologique en vitamine C. Et on avait donc besoin de plantes riches en vitamine C pour soigner ce problème. On appelait ces plantes riches en vitamine C « antiscorbutique ».

Dans les pays nordiques, on avait les bourgeons de conifères, ou même les aiguilles de conifères qui étaient connues pour ça. On en a déjà parlé dans l’épisode sur les aiguilles de pin d’ailleurs.

Si on regarde les études, on voit que la teneur en vitamine C de la roquette sauvage se situe dans les 100 mg par 100 g des feuilles fraiches. Je trouve que c’est pas mal du tout, par ce que 100 g de feuilles fraiches, ça représente deux grosses poignées, donc ça se ramasse assez vite.

Et on voit aussi que comparé à la roquette cultivée, il y a plus de vitamine C. Dans la roquette cultivée, dans l’étude que j’ai trouvée (d’ailleurs comme d’habitude toutes les références sont en fin d’article), on tourne plutôt dans les 80 mg par 100 g (1).

Donc oui, dans le monde végétal, la roquette sauvage est une bonne source de vitamine C.

J’ai trouvé une étude qui examine les différentes conditions d’ensoleillement ou d’ombrage et l’impact sur les quantités de minéraux, de vitamine C, de sélénium, etc. La conclusion n’est pas claire, certains constituants sont plus élevés lorsque la plante est au soleil, d’autre lorsqu’elle est un peu ombragée (2). Donc dans la nature, le mieux c’est de ramasser un petit échantillon à différentes localisations, plein soleil, partiellement ombragé, pour avoir une bonne richesse.

Roquette sauvage comme stimulante

La 2e propriété, stimulante, est intéressante. Stimulante ici veut dire qu’elle a cette énergétique chaude et épicée, et même un peu irritante, qui va stimuler la circulation dans les tissus. Cette propriété va s’exprimer par contact, en cataplasme par exemple, lorsqu’on veut créer une contre irritation pour appeler le sang loin d’une zone congestionnée. Je vous rappelle que le fameux cataplasme à la moutarde sur le torse est fait pour créer une contre-irritation et appeler le sang de la zone profonde vers la surface lorsque les poumons sont très congestionnés.

On pourrait supposer qu’on peut faire la même chose avec un cataplasme de feuilles de roquette sauvage. J’ai testé, ça picote un peu effectivement, mais pas assez pour obtenir un effet irritant similaire aux graines de moutardes par exemple.

Cet effet irritant et stimulant léger, on le retrouve aussi lorsqu’on consomme les feuilles de roquette, on qu’on prend une infusion ou une teinture des feuilles. On va parler un peu plus tard des différentes formes d’ailleurs. La plante va irriter légèrement la muqueuse digestive, ce qui va amener le sang et donc la fonction. Alors bien sûr ce n’est pas une irritation nécessairement problématique ici, sinon toute substance épicée serait à proscrire, on parle de quelque chose de tonique et stimulant localement, lorsqu’on l’utilise avec modération, un peu comme on utiliserait le gingembre pour aider à la digestion par exemple.

Roquette sauvage expectorante

La roquette sauvage est expectorante. Ceci est classique de toutes les plantes riches en ces substances soufrées qu’on appelle les glucosinolates. C’est pour ça que le radis noir et la capucine sont aussi expectorantes. Voir le fameux sirop de radis noir et l’épisode que je vous avais fait sur le radis noir.

Comment consomme-t-on la roquette sauvage lorsqu’on a besoin de liquéfier le mucus des bronches et expectorer, lorsqu’il y a bronchite par exemple ? Trois formes possibles. L’infusion, la teinture et le sirop. On en reparle dans quelques minutes lorsqu’on aborde les différentes formes.

 

 

Précautions

En ce qui concerne les précautions, on va parler de l’acide érucique. On retrouve cet acide surtout dans les graines de la famille des brassicacées. C’est un acide gras monoinsaturé qui peut entraîner, s’il est consommé à fortes doses, une accumulation de lipides dans le cœur, une condition qu’on appelle lipidose myocardique.

Il peut aussi entraîner une accumulation de lipides dans le foie, donc stéatose hépatique. C’est pour cette raison que dans les produits alimentaires comme la moutarde, qui est produite à partir de graines de moutarde qui contiennent cet acide gras, on contrôle les niveaux d’acide érucique.

La roquette sauvage semble contenir de l’acide érucique dans ses feuilles. Combien je ne sais pas. Probablement un peu. Et probablement plus que dans la roquette cultivée.

Est-ce une inquiétude ? Je ne pense pas, en supposant qu’on ne consomme pas des quantités faramineuses de roquette, de la même manière qu’on ne va pas consommer des quantités faramineuses de moutarde.

Et puis lorsqu’on consomme des plantes sauvages, c’est comme tout, on y va avec modération. Je n’ai rien de très spécifique pour vous, désolé, j’aimerais bien vous dire pas plus de X grammes par jour… je n’ai pas cette information… je ne pense pas que cette information existe.

Personnellement, vu les bénéfices potentiels de la roquette sauvage dans mon alimentation, de temps en temps, mélangée avec d’autres salades, je ne vais certainement pas me priver de consommer cet aliment.

Eh bien voilà, c’est terminé pour cet épisode « tout savoir sur la roquette sauvage ». J’espère que ça vous a plu. Merci et à très bientôt !

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THERAPEUTE HOLISTIQUE : NATUROPATHE ENERGETICIENNE ⭐ ORGANISATRICE D'EVENEMENTS COMMUNICATION