De la musique aux couleurs

De la musique aux couleurs

« Les correspondances entre sons et couleurs ont fait l’objet de diverses tentatives au cours des siècles. Science et art se rejoignent alors »
Bernard Valeur


À la recherche de correspondances entre les sons et les couleurs, l’histoire s’est enrichie de tentatives de liens entre les fréquences sonores et les fréquences de lumière. Et les premiers essais ne sont pas actuels, ils datent de l’Antiquité. Découvrons comment nous en sommes arrivés à la fabrication de bols chantants.

Article extrait du site Cristal vibrasons

https://www.cristalvibrasons.com/fr/articles-conseils/tout-savoir-sur-les-bols-de-cristal-chantant/la-correspondance-entre-les-notes-et-les-couleurs

De l’Antiquité grecque au 17è siècle :

Aristote (-384 / -322), philosophe grec de l’antiquité, remarquait déjà que s’il existait des sons mélodieux ou dissonants, il existait aussi des couleurs agréables ou désagréables. Ainsi, pensait-il, l’harmonie des couleurs est régie par des relations entre des nombres, comme celles de l’harmonie musicale ! Relations que Pythagore avait déjà étudiées à l’aide de cordes. Ainsi, la classification d’Aristote perdurera jusqu’au 17e siècle. Cependant, plusieurs grilles de lecture sur l’harmonie des couleurs et l’harmonie musicale furent proposées, comme, par exemple, celle de Marin Cureau de la Chambre (1594-1669), philosophe français, conseiller et médecin de Louis XIV.

Au siècle des Lumières

Pourtant, il faudra attendre le début du 18è siècle avec Isaac Newton pour apporter davantage de science dans la compréhension des couleurs. Car lui, démontra que la lumière blanche est constituée de différents rayons qui nous apparaissent colorés et que l’on peut combiner pour reconstituer la lumière blanche. Newton (1643 – 1727) s’est efforcé d’établir une analogie entre les couleurs et les sept notes de la gamme diatonique : do, ré, mi, fa, sol, la, si. Il était convaincu qu’il devait y avoir une parfaite correspondance entre les diverses couleurs et les notes de la gamme.
En fait, il fondait cette analogie sur les largeurs des bandes colorées que produit la décomposition de la lumière blanche du Soleil par un prisme. Puis, il les mettait en correspondance avec la longueur des cordes vibrantes, capables d’émettre les notes de la gamme diatonique.
Par ailleurs, Voltaire (1694 – 1778), philosophe et écrivain français du 18ème, écrivit dans les Éléments de philosophie de Newton (1738) : « Cette analogie secrète entre la lumière et le son donne lieu de soupçonner que toutes les choses de la nature ont des rapports cachés que peut-être on découvrira quelque jour » Newton était loin d’être le seul à vouloir faire correspondre couleurs et notes de la gamme.

Mission impossible

Mais, en réalité, il est impossible d’isoler dans l’arc-en-ciel des bandes correspondant à une couleur donnée avec des frontières précises. Alors, pourquoi cet illustre savant s’est-il aventuré à cette hypothèse ?
En fait, à la fin de sa vie, sa volonté d’être en accord avec la cohérence de la création et l’harmonie du monde l’ont emporté sur la rigueur scientifique. C’est particulièrement vrai pour la couleur indigo. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’ il l’a introduite dans sa liste de couleurs pour que celle-ci en comporte sept (7 est un nombre dit-sacré et Newton y était très attaché). Alors, si l’on vous a appris que l’arc-en-ciel comportait 7 couleurs (violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge) c’est que Newton est passé par là !

Au 19è siècle

Si l’on avance dans le temps, nous rencontrons un occultiste du XIX° s., maître Philippe de Lyon. Il soutenait ceci : « Les sons, comme la lumière, sont formés de couleurs qui exercent une grande influence sur l’organisme. Do (rouge) : il excite le cerveau et agit sur l’estomac et les intestins. Ré (orangé) : il agit sur l’estomac, l’abdomen, les intestins… Mi (jaune) : action sur le cœur, la rate. Fa (vert) : il contracte le diaphragme. Sol (bleu) : il agit principalement sur la partie supérieure des organes et sur les bras. La (indigo) : donne des tremblements (cœur et région cardiaque). Si (violet) : elle agit directement sur le cœur lui-même. » Mais, si nous sommes attentifs ici, nous voyons apparaitre les notes et les couleurs des 7 chakras majeurs de la tradition védique. En Inde : le do est lié à muladhara chakra, le ré est lié à svadhishthana chakra, le mi est lié à manipura chakra, le fa est lié à anahata chakra, le sol est lié au vishuddha chakra, le la à bindu chakra (ajna) et le si est lié à Sahasrara chakra

Est-il crédible d’établir une correspondance entre sons et couleurs ?

Du point de vue des fréquences des ondes, aucun pont ne peut être jeté entre les sons et des couleurs.
Il n’y a pas de liens entre les fréquences des sons audibles par l’oreille humaine et les ondes lumineuses visibles par l’œil humain.
Il n’y a pas non plus de longueur d’onde analogue pour les sons et pour la lumière.
Peut-on passer d’un domaine de fréquences à l’autre par un intervalle d’octave ( = doublement de la fréquence) ? Non ! Le domaine de fréquences de la lumière visible s’étend sur environ une octave alors que les fréquences sonores couvrent plus de 10 octaves ! Alors… comment saisir l’affaire ?

Les couleurs n’existent pas vraiment

En effet, du point de vue de la physiologie de la perception, la couleur n’existe pas en soi : c’est une construction de notre cerveau. Car, à une longueur d’onde donnée de lumière, notre cerveau associe une couleur, mais l’inverse n’est pas vrai : l’impression de jaune peut résulter aussi bien d’une lumière monochromatique que d’un mélange de lumières verte et rouge. Donc, il n’y a pas de relation entre couleur et longueur d’onde (ou fréquence). En revanche, notre oreille sait distinguer un son pur (une seule fréquence) et un son complexe (plusieurs fréquences), et reconnaître plusieurs notes dans un accord ! Pour toutes ces raisons, la correspondance son-couleur est impossible sur des bases rationnelles. Et pourtant… certaines personnes ont une sensation colorée en entendant des sons : c’est la synopsie ou synesthésie. Cela se complique !

Du 20è siècle à nos jours

Si rien de rationnel ne nous permet d’affirmer ces corrélations, abordons le monde de la subjectivité, de l’art et de la créativité ! Parmi les compositeurs qui ont cherché à établir des correspondances entre musique et couleurs, il faut en citer principalement trois :

Alexandre Scriabine (1872-1915), pianiste et un compositeur russe
Arnold Schoenberg (1874-1951), compositeur, peintre et théoricien autrichien
Olivier Messiaen (1908-1992), organiste, pianiste et compositeur français

3 musiciens à retenir pour leurs travaux

Alexandre Scriabine fut une personnalité singulière et incomprise des critiques et du public russe. Ce mystique de l’extase laisse une œuvre profondément originale. En réalité, il était doté de synesthésie. Ainsi, cette capacité lui permettait d’associer une couleur à chaque note.
Sur la partition de son poème symphonique Prométhée, il a indiqué les couleurs qui devaient être projetées en même temps que sa musique. D’ailleurs, en 1915 au Carnegie Hall, un clavier à couleur, appelé Chromola (fabriqué spécialement pour l’occasion par les laboratoires Bell) permit de projeter des couleurs sur écran. Pour chaque touche , une couleur ! Quelle magnifique tentative pour illustrer ses propres perceptions !

Arnold Schoenberg, quant à lui, était un compositeur, peintre et théoricien autrichien. Dans son opéra La Main heureuse, il avait également prévu des projections colorées accompagnant la représentation de cette œuvre.

Au plus près de nous, Olivier Messiaen est certainement le musicien qui a le plus approfondi les rapports sons-couleurs en musique. C’est mentalement qu’il avait la faculté de voir des couleurs lorsqu’il entendait de la musique ou lorsqu’il lisait une partition. Il n’était cependant pas synesthésique. Pour lui, « La musique est un perpétuel dialogue entre l’espace et le temps, entre le son et la couleur, dialogue qui aboutit à une unification : le temps est un espace, le son est une couleur, l’espace est un complexe de temps superposés, les complexes de sons existent simultanément comme les complexes de couleurs ».

Des expériences contemporaines

De nos jours, nous pouvons rencontrer des professionnels des soins et du son. Fabien Maman est l’un d’eux, avec son école du Tama-Do, ses recherches et ses ouvrages (Le Tao du Son aux éditions Trédaniel).
Il n’a pas écrit directement sur les liens entre musique et couleurs. En revanche, il propose une approche intéressante sur les chakras et leurs correspondances sonores. Notamment le cycle des quintes pour les chakras ou encore des séries sonores de réalignement où il évoque des couleurs spécifiques.

Autant de chercheurs de « lumière » que de lectures possibles dans la correspondance note/couleur.

Les traditions aussi ont leur approche de vérité dans le domaine. Mais, le spectre de nos perceptions est toujours limité aux seuls possibles de nos fonctions sensorielles. Alors, qui peut affirmer connaitre le réel du vivant ?

Article écrit par Muriel Lacombe site www.cristalvibrasons.com

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THERAPEUTE HOLISTIQUE : NATUROPATHE ENERGETICIENNE ⭐ ORGANISATRICE D'EVENEMENTS COMMUNICATION