Quand faut-il avoir recours à l’hypnose ?
L’hypnose a fait son entrée à l’hôpital.
Elle est pratiquée, par exemple, dans le service de pédiatrie du CHU de Nîmes ou pour soigner les personnes âgées à Bordeaux.[1]
Vous pourrez également y avoir accès à Tours en neurochirurgie.
À l’hôpital Saint Joseph-Saint Luc à Lyon, différents services, dont les urgences et la réanimation, pratiquent l’hypnose.[2]
D’autres CHU s’y sont mis également, notamment pour accompagner les enfants : Clermont-Ferrand, Rouen, Montpellier, Saint-Etienne, l’hôpital Trousseau à Paris, Lille, Besançon ou encore Nice.[3]
Les CHU n’hésitent pas à afficher leur pratique de l’hypnose.[4]
C’est l’une des seules médecines complémentaires qui ne semble pas être taboue chez les médecins.
Nombreux sont ceux qui la considèrent comme “validée par la science”.
Pourtant, lorsque l’on regarde plus en détail les publications sur l’hypnose, on s’aperçoit qu’il y a encore beaucoup de tâtonnements.
Les thérapeutes sont prudents.
S’ils perçoivent dans l’hypnose une voie vers la médecine du futur, ils restent attentifs aux aléas liés à cette pratique.
Tout le monde n’est pas sensible à l’hypnose
15% des patients, dans la population générale, seraient “hautement hypnotisables”.
Mais une personne sur trois serait réfractaire à l’hypnose.
L’hypnose suppose, par ailleurs, une relation de confiance forte entre le thérapeute et le patient.
Cette technique demande également une plus grande implication du thérapeute.
C’est l’une des raisons pour lesquelles l’hypnose n’est pas davantage utilisée pour remplacer les anesthésies.
Hypnose et anesthésie
En effet, l’hypnose est souvent utilisée contre la douleur.
Et c’est une bonne nouvelle parce que les produits utilisés pour les anesthésies peuvent être assez puissants.
Ils peuvent donc avoir des effets secondaires importants, sans compter qu’ils ne sont pas du tout écologiques !
Ainsi, de nombreuses opérations chirurgicales mineures peuvent être réalisées sous hypnose.
C’est le cas par exemple de la correction des cicatrices, de l’extraction des dents de sagesse, de la lipoaspiration ou les phlébectomies pour traiter les varices.[5][6]
On s’en sert également pour changer les pansements.[7]
Mais l’hypnose est aussi utilisée pour des opérations plus conséquentes comme les césariennes, certaines hernies ou l’ablation de polypes.[5]
Dans ces situations, l’hypnose peut être utilisée avec un anesthésiant léger.
Un état de conscience qui soigne
Comment faut-il définir l’hypnose ? Les thérapeutes parlent d’un état de conscience différent.
L’état d’hypnotique est le moment où le cerveau perçoit les choses d’une façon qui lui plait.
C’est un état où il peut ajuster les pensées et les perceptions.
L’hypnose a ceci de particulier qu’elle constitue un pont entre le corps et l’esprit.
C’est un état physique. Il se caractérise par l’utilisation d’ondes cérébrales spécifiques : les ondes thêta qui sont les plus lentes.[8]
Mais c’est aussi un état émotionnel particulier. Le patient utilise son subconscient. C’est la raison du cerveau qui agit et non la raison consciente.
L’hypnose est un état dans lequel vous vous trouvez lorsque vous êtes pris par une lecture passionnante ou un film qui capte votre attention.[9]
Si vous regardez intensément le feu ou lorsque vous êtes dans vos pensées, vous pouvez vous trouver en état d’hypnose.
Lorsque vous vivez une séance d’hypnothérapie, le médecin ou thérapeute cherche à vous aider à entrer en relation avec votre subconscient.
L’idée est d’utiliser des ressources disponibles dans cette espace du cerveau qui peut vous apporter des solutions thérapeutiques.
C’est, en fin de compte, un mécanisme d’auto-guérison.
Le thérapeute sert de guide dans cette opération.
Evocation et imagination
Une étude de 2019 publiée dans la revue Hegel [10], décrit une séance d’hypnose moderne et l’analyse.
Un homme corpulent d’une cinquantaine d’années consulte pour insomnie. Il est épuisé et perpétuellement sous tension. Il est hanté par ses échecs successifs et son incapacité à travailler en équipe.
Il s’est senti humilié dans son enfance. Il a également perdu un frère.
Son autre frère plus brillant que lui a pris beaucoup de place dans la famille.
Le patient a réussi ses études universitaires mais n’est pas parvenu à les transformer en carrière professionnelle stable.
Il est néanmoins heureux en couple.
Le thérapeute explique :
“j’ai perçu un homme très intelligent et très mental, et derrière ses propos et ses mimiques, une énorme colère dans la lenteur de ses gestes et paroles et comme enfouie dans l’épaisseur de son surpoids”.
Le praticien ajoute qu’il aurait souhaité explorer les émotions du patient mais que ce dernier avait déjà suivi des thérapies allant dans ce sens.
Finalement, le l’hypnotiseur a “contourné l’approche psychologique”. Il a préféré utiliser une approche plus “métaphorique” et une dimension “cosmologique”.
Lors de la première séance, le thérapeute évoque le bien-être et invite son patient à se relaxer. Au terme de la séance, le patient s’endort.
Lors de la deuxième séance, il propose au patient d’imaginer être la terre. Sont évoqués les volcans, le feu puis l’eau et la pluie.
Ce jeu d’évocation et de métaphores apaise le patient qui s’endort.
Une médecine qui écoute le patient et renoue avec les spiritualités
Au cours des séances, le thérapeute et le patient auront des discussions en profondeur sur les croyances et le système de valeurs du patient.
Ce dernier aura eu le sentiment d’avoir expurgé le mal en lui sans pour autant qu’il se soit agi d’un “exorcisme”. Le mot est néanmoins cité dans l’étude.
L’étude précise :
“On sait en hypnose la force de suggestion et la capacité de transformation tant des structures mentales (neuroplasticité du cerveau) que des fonctionnements (nouveaux comportements), au regard de l’intensité émotionnelle engagée vers une nouvelle interprétation de soi et du monde”.
Autrement dit, l’intention du patient compte et ce en quoi il croit aussi.
L’hypnose semble jouer en particulier sur ces deux puissants moteurs de la psyché.
Et il le fait tout en douceur et en laissant sa liberté au patient. Le thérapeute propose, invite, suggère… Il n’impose pas, il n’est pas prescripteur.
Un pas vers d’autres médecines et traditions
Ce qui plaît aux médecins dans l’hypnose, c’est son efficacité.
Toutefois, les raisons de cette efficacité sont à peu près à l’opposé des dogmes qui gouvernent encore la médecine occidentale !
À la fin de l’étude, l’auteur écrit que le patient émet lors de ses transes “des ondes vibratoires telle que les mains du thérapeute vibrent lorsqu’elles sont placées proches du cerveau et du cœur.”
Selon lui, la transe du patient “conforte la tradition chinoise où les forces énergétiques qui circulent dans le cosmos, énergie Yin et Yang opposées et complémentaires peuvent se déséquilibrer en formant des stases énergétiques.”
Le rôle du thérapeute n’est plus alors de détruire la maladie mais d’aider le patient à se défaire des tensions qui existent dans son corps.
Si cette vision est désormais admise en hôpital, on voit mal comment d’autres médecines complémentaires, allant dans le même sens, pourraient y être refusées.
Par exemple, l’acupuncture, la phytothérapie ou encore le reiki jouent également sur le terrain physique et psychologique du patient.
Aujourd’hui, l’hypnose sert essentiellement à traiter la douleur, les addictions, les troubles psychologiques, voire alimentaires et à faciliter les anesthésies.
Si vous souhaitez en savoir plus pour traiter vos addictions grâce à l’hypnose et notamment celle au sucre, je vous invite à cliquer ici.
C’est déjà un champ très large.
Peut-il encore grandir ?
L’industrie pharmaceutique prendra-t-elle ombrage de cette percée de l’hypnose qui pourrait, à terme, faire oublier de nombreux médicaments ?
L’avenir nous le dira !
Naturellement vôtre,
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