Dans un appel lancé en septembre 2017, scientifiques et médecins alertaient sur les effets sanitaires potentiellement graves de la 5G. Ils demandaient un moratoire jusqu’à ce que « des études d’impact sanitaires et environnementales sérieuses et indépendantes aient été réalisées ». Alors que les premières expérimentations à taille réelle commencent, ces études n’ont toujours pas été menées. Pourtant, les risques sont réels. Certains pays commencent à prendre la mesure du danger, contrairement à la France.
Article extrait du site https://www.alternativesante.fr/ondes-electromagnetiques/le-deploiement-de-la-5g-signifie-une-augmentation-considerable-de-l-exposition-aux-ondes
Aujourd’hui, la 5G est le nouvel Eldorado de toutes les entreprises de télécommunication et de tous les constructeurs qui imaginent déjà les objets connectés de demain. Mais, personne ne semble écouter les nombreux appels des scientifiques et des médecins qui s’alarment du déploiement de cette technologie. Et cette technologie a déjà commencé à s’implanter sans que son impact sur la santé n’ait été évalué.
Qu’est ce que la 5G ? En quoi est-elle différente de la 4G ?
La 5G est la cinquième génération de technologie de la téléphonie mobile après la 4G. Elle a été développée pour permettre une meilleure connectivité des objets. « Ce qu’il est important de comprendre, c’est que la 5G ne vient pas remplacer les 2, 3 et 4G, mais arrive en plus, explique le Dr Marc Arazi, président de l’association Alerte Phonegate et signataire de l’appel de 2017. Cela signifie que ce nouveau réseau sans fil ne fera qu’augmenter considérablement l’exposition aux rayonnements de radiofréquence des humains, mais aussi des animaux et des plantes. » En effet, les fréquences utilisées par la 5G vont venir s’ajouter à celles déjà déployées par les autres générations de couverture mobile.
L’un des arguments mis en avant par les lanceurs d’alerte étant que la 5G nécessite pas moins de 20 000 nouveaux satellites et que les entreprises de télécommunications devront installer des stations de base tous les 100 m dans toutes les zones urbaines du monde entier, soit 10 millions de nouvelles antennes. Cela signifie qu’une nouvelle antenne sera posée toutes les dix à douze maisons, créant « une exposition massive à laquelle nul ne pourra se soustraire », comme l’explique l’association Robin des Toits.
Verizon annonce pour sa part que la 5G fournira « environ 50 fois le débit de la 4G actuelle » en utilisant des ondes submillimétriques et millimétriques à des gammes de fréquences supérieures à 6 GHz et à 100 GHz et au-delà. Et pour couronner le tout, la US Federal Communications Commission (FCC) a adopté des règles autorisant que la puissance effective de ces faisceaux atteigne 20 Watts, soit dix fois plus que les niveaux autorisés pour les téléphones actuels. « Alors même que ces normes étaient déjà totalement aléatoires et ne reposaient sur aucune donnée scientifique, qu’elles n’ont jamais été mises à jour depuis 1996 et, qui plus est, n’étaient même pas respectées par les constructeurs », souligne le Dr Marc Arazi.
Qu’elles sont les risques liés à une telle exposition pour la santé humaine ?
« Nous n’en avons aucune idée ! Aucune étude n’a été faite sur les risques liés à la 5G, contrairement à ce qu’avaient demandé médecins et scientifiques dès 2017. Mais, de nombreuses études sont déjà venues prouver les effets néfastes pour la santé des ondes 3G », s’insurge le Dr Marc Arazi. Selon l’International appeal Stop 5G on Earth and in Space (appel international pour stopper la 5G sur terre et dans l’espace) rédigé par un collectif de médecins, de scientifiques, de membres d’organisations environnementales et de citoyens, « les données cliniques, les preuves expérimentales et les données épidémiologiques accumulées sur des personnes malades ou ayant des troubles de santé prouvant que les grandes maladies de la civilisation moderne telles que le cancer, les maladies du cœur et le diabète sont en grande partie provoqués par la pollution électromagnétique, constituent un corpus de plus de 10 000 études publiées dans des revues dotées de comités de lecture ».
Ces études ont prouvé que les dommages du rayonnement de radiofréquences causés à la santé humaine prenaient diverses formes, telles que des palpitations cardiaques, une altération de l’expression génétique et des lésions de l’ADN, une altération du métabolisme, des déficiences cognitives, des difficultés d’apprentissage et des pertes de mémoire, des incidences sur le bien-être, des cas d’infertilité et une altération de la qualité du sperme, des dommages neurologiques, des cas d’obésité et de diabète… Une étude nigérianne de 2017 a, quant à elle, montré que l’exposition aux ondes électromagnétiques des radiofréquences modifiait la modulation du neurotransmetteur acétylcholine (via l’expression d’un gène), ainsi que le comportement moteur chez le rat mâle.
L’étude du National Toxicology Program (NTP) publiée en novembre 2018 est elle aussi très révélatrice des risques liés à l’utilisation des smartphones. Pendant plus de dix ans, les chercheurs se sont intéressés aux effets des radiofréquences utilisées dans les téléphones portables 2G et 3G sur les rats. Ils ont observé une recrudescence de cas de tumeurs au cœur, au cerveau et dans les glandes surrénales. Ce qui tend à prouver que les effets des ondes sont néfastes sur potentiellement tous les organes.
Rappelons en outre que les enfants sont particulièrement sensibles à ces risques de cancer liés à l’exposition aux ondes, leurs cerveaux absorbant entre 1,6 et 3,1 fois plus de rayonnements électromagnétiques. Les scientifiques demandent aujourd’hui à ce que les ondes soient classées « cancérogènes de classe 1 » et non plus seulement « cancérogènes possibles » par l’OMS.
La 5G : un risque pour les insectes ?
Une étude de 2018 publiée dans Scientific Report avance que si les ondes précédemment utilisées (2G, 3G, 4G et wifi) ne semblaient pas avoir eu d’impact sur la santé des insectes, les nouvelles gammes de fréquences de la 5G (qui passeront de 6GHz à 120 GHz ou plus à terme) pourraient s’avérer dangereusement destabilisatrices.
En effet, des simulations menées par les chercheurs montrent que l’absorption de ces ondes provoquerait des hausses de la température corporelle de certains insectes, avec à la clef des changements dans leur comportement, physiologie ou morphologie… Alors qu’une analyse d’avril 2019 montre que 40 % des espèces d’insectes sont d’ores et déjà menacées d’extinction, l’expérimentation grandeur nature que constitue le déploiement de la 5G pourrait s’avérer une étape supplémentaire tragique pour nos écosystèmes.
À l’étranger, des débuts de prise de conscience
En Allemagne, une pétition contre la 5G a atteint 54 643 signatures. Un nombre suffisamment important pour mettre la pression au Bundestag, afin qu’il arrête le processus d’attribution des fréquences 5G. Preuve de l’importance des mouvements citoyens.
En Suisse, ce sont les députés du canton de Vaud et ceux de Genève qui ont réussi à faire porter leur voix. Après avoir demandé un moratoire sur la mise en place de la 5G dans leur canton, un gel de toute construction d’antennes y a été instauré, dans l’attente d’une étude de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et « tant que des études scientifiques indépendantes de l’industrie ne démontrent pas la non-nocivité de la 5G sur le corps humain et sur la faune ».
La Californie, région où se trouve la Silicon Valley, a elle aussi pris la mesure des risques. D’une part, le conseil municipal de Mill Valley, une petite ville de Californie, vient de se prononcer à l’unanimité en faveur de l’interdiction d’installation d’antennes 5G dans les zones d’habitations pour des raisons de santé publique. Et d’autre part, le département de Santé californien a rejoint l’Italie en conseillant de ne plus garder son portable près de soi pour éviter de recevoir des ondes et de le mettre en mode avion dès que vous ne vous en servez pas.
Mais, alors, pourquoi toutes ces alertes restent-elles sans réponse en France ?
« C’est une question de santé fondamentale pour les utilisateurs. Mais, toutes les informations sur les dangers liés à l’utilisation des téléphones connectés en général et des risques qu’implique le déploiement de la 5G sont boycottés par les médias français, parce qu’ils sont détenus par les grands groupes téléphoniques français. Sans prise de conscience des utilisateurs, le gouvernement peut continuer de faire la sourde oreille, encouragé par ces mêmes opérateurs et constructeurs téléphoniques », estime Marc Arazi.
Mais, ces hésitations des différents gouvernements concernant la 5G montrent à quel point il est nécessaire de se mobiliser pour faire pencher la balance du côté de la santé des utilisateurs, plutôt que de celui des industriels. Agissez vous aussi en signant l’appel mondial à cette adresse :
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