Somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques, calmants… le vôtre est-il dangereux ?

Somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques, calmants… le vôtre est-il dangereux ?

Quels sont les psychotropes les plus dangereux ? Un expert va vous répondre. Mais permettez-moi d’abord de vous le présenter et de vous dire pourquoi je me suis adressé à lui.
Tout le monde ne sait pas ce qu’est un psychotrope, et pourtant, tout le monde est concerné. Directement, en prenant des somnifères, des psychostimulants, des calmants, des antidépresseurs. Indirectement, parce que l’ado de la famille est traité pour schizophrénie, pour des TOC, pour des troubles bipolaires. Ou parce que le petit trop agité doit prendre de la Ritaline pour avoir été diagnostiqué  TDAH. Ou parce que le tonton alcoolique essaie de se sevrer ou que grand-mère est dans une unité Alzheimer… Même ceux qui veulent arrêter de fumer avec des médicaments sont dans la cible des psychotropes, c’est dire…

Les Français sont champions d’Europe en matière de consommation de psychotropes. Un coup de déprime, du mal à dormir, trop de stress… La prescription est quasi automatique. J’ai déjà dénoncé ici les ravages que pouvaient engendrer certains médicaments comme le Prozac ou les benzodiazépines ou, plus emblématique de la nouvelle “chimie du cerveau”, le dangereux Zyprexa, que l’on donne à beaucoup de bipolaires, entre autres. À la suite de quoi je me suis fait violemment critiquer par de soi-disant associations de patients (sans doute à la solde de l’industrie, comme souvent).

Il est facile de tirer sur un journaliste non psychiatre. Alors j’ai décidé d’interroger l’un des meilleurs psychiatres français sur les dangers des psychotropes.

Le Dr Patrick Lemoine est docteur en neurosciences, ancien membre de la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Ancien praticien hospitalier et directeur d’enseignement de Recherche à l’université Claude Bernard de Lyon, il est directeur médical international de la Division psychiatrique du groupe ORPEA-Clinea : 39 cliniques psychiatriques en France plus 8 en Allemagne, 3 en Italie et 1 en Suisse. Au total, le groupe Orpéa compte près de 700 cliniques, unités Alzheimer et maisons de retraite en Europe et bientôt en Chine.

Malgré un emploi du temps surchargé, le Dr Lemoine est un vrai praticien qui consulte encore. Il est notamment spécialiste du sommeil et a publié de nombreux ouvrages consacrés à ses troubles, à l’anxiété et au sevrage des médicaments (1). C’est l’un des rares psychiatres à ne pas mâcher ses mots sur les dangers des psychotropes. Certes, il en utilise comme ses confrères, mais il recherche toujours la solution la moins nocive et la plus naturelle pour le patient.

Son point de vue va peut-être vous surprendre mais croyez-moi, il en connaît un rayon…

Les barbituriques ne sont pas morts
(et c’est bien triste)

“Ce type de médicaments, parmi les pires qui soient, n’est plus tellement prescrit, sauf dans certains cas exceptionnels d’épilepsie. Mais il faut savoir que la dépendance au Gardénal, l’un des rares encore sur le marché, est tellement effroyable qu’il est souvent impossible de sevrer les patients sans risquer un état de mal épileptique éventuellement mortel. Donc souvent, les gens qui prennent depuis 10, 20 ou 30 ans des barbituriques sont condamnés à en prendre jusqu’à la fin de leurs jours. C’est plutôt ennuyeux…

Attention, si le Gardénal est aujourd’hui le plus utilisé des barbituriques, il y a aussi l’Alepsal que l’on voit de temps en temps dans les traitements. Pas mieux. Mais cette famille tend à disparaître. Le Binoctal a par exemple quasiment disparu.”

Les somnifères : tous à la poubelle ?

“Pratiquement tous les somnifères sont dangereux car ce sont des benzodiazépines.

Ce sont tous des produits gabaergiques, qui se fixent tous sur un sous-type de récepteurs GABA, qui sont les récepteurs aux benzodiazépines.

Je mets un peu à part les deux “Z” : la Zopiclone (Imovane) et le Zolpidem (Stilnox) qui sont des agonistes plus partiels et en principe moins délétères, un peu moins addictifs et respectant mieux le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. Il n’empêche qu’ils sont à prendre plus qu’avec des précautions et sur des périodes très transitoires”.

Ces deux “Z” sont moins pires que les hypnotiques benzodiazépiniques, sachant qu’il n’y en a que trois qui ont une demi-vie raisonnable (2) (donc un peu moins dangereux): l’Havlane, le Normison et le Noctamide.

Le prix d’un somnifère à la longue : dépendance, hypertension, infarctus, AVC, démences…

“Ces hypnotiques sont dangereux pour plusieurs raisons.

D’abord, très souvent, les personnes utilisant des somniferes sont des ronfleurs avec souvent quelques apnées du sommeil, et l’on sait que tous ces produits augmentent considérablement les apnées du sommeil. Une apnée du sommeil aggravée, c’est le déclenchement d’une hypertension artérielle, et à terme l’infarctus, l’AVC ou la démence favorisés.

Ensuite, ces médicaments, on le sait mieux, favorisent les troubles de la vigilance, donc les accidents, les troubles de la mémoire et des risques élevés de dépendance.”

Valium et benzodiazépines :
attention à la démence

“Le marché français est inondé de benzodiazépines (BZD). La liste est longue (3), que ce soit les hypnotiques, les tranquillisants ou les relaxants musculaires.

  • Or on sait que chez ceux qui prennent des benzodiazépines de manière prolongée, la mortalité est multipliée par 2 !Ces données sont sérieuses, elles sont issues d’une étude très importante qui a été réalisée sur
    100 000 sujets suivis pendant en moyenne 7 ans (4).
  • Avec les benzodiazépines, on sait aussi depuis peu que les risques de démence sont considérablement augmentés. Ainsi, le risque d’Alzheimer pourrait être accru de près de 50%au moins chez des patients en prenant de façon quotidienne pendant plus de 6 mois (5).

Je pense que ce sont des démences principalement dues aux apnées, donc pas forcément des maladies de type Alzheimer (on ne voit la différence qu’à l’autopsie). En tout cas, Alzheimer ou pas, il est maintenant clair que les benzodiazépines peuvent parfois finir par favoriser la démence.”

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THERAPEUTE HOLISTIQUE : NATUROPATHE ENERGETICIENNE ⭐ ORGANISATRICE D'EVENEMENTS COMMUNICATION