Les meilleures plantes et huiles essentielles anti-douleurs

Contracture, inflammation, douleurs osteo-articulaires (rhumatisme, arthrite, arthrose), douleurs dentaires… difficile d’échapper à la douleur tant ses formes sont nombreuses. La phytothérapie et l’aromathérapie peuvent nous aider à faire taire la douleur ou la tenir à distance. Voici un panorama des plantes et huiles essentielles les plus efficaces.   

Une « expérience à la fois sensorielle et émotionnelle » : voilà comment l’Association internationale pour l’étude de la douleur définit cet enjeu de société majeur qui motive aujourd’hui près de deux tiers des consultations médicales en France.

Contracture, inflammation, pincement vertébral, rage de dent, colite néphrétique, brûlure… la douleur est en effet aussi complexe dans ses origines que multiple dans ses manifestations. On la décrit tantôt comme lancinante et sourde, tantôt comme aigue ou en « un coup de poignard », tantôt encore comme une « simple » hypersensibilité, dont-on arrive pas à élucider la cause.

La douleur doit être prise au sérieux : comme un message d’alarme envoyé du corps au cerveau pour lui signifier un danger menaçant notre intégrité physique mais également, une fois ce message biologique entendu, comme un mal affectant la qualité de vie, impactant sur la mobilité ou le sommeil, les relations sociales comme le bien-être psychique

Les plantes ont, de temps ancestraux, été utilisées pour leurs propriétés antidouleurs et leurs principes actifs ont d’ailleurs inspiré nombre de médicaments antalgiques de référence, comme l’aspirine (issue du saule) pour les douleurs dite légères, ou les morphiniques (issus du pavot) pour les plus intenses d’entre elles

Les grandes plantes de la douleur et de l’inflammation.

L’écorce de saule

Contre les fièvres, maux de tête, états grippaux, rhumatismes, douleurs : décoction de 2 à 3 g d’écorce pendant 10 minutes, filtrer, 1 tasse avant chaque repas.
À dose plus forte : décoction de 20 g d’écorce par litre d’eau pendant 5 minutes, puis laisser infuser 10 minutes. Prendre 250 à 500 ml, à répartir matin, midi et soir.

Chez l’adulte, ce dosage correspond à 60 à 120 mg de salicine par jour. Mais des dosages quotidiens de 240 mg de salicine sont possibles en cas de poussées douloureuses aiguës chez l’adulte.

En teinture, prendre 2,5 ml (1 demi-cuiller à café) avec de l’eau, 3 fois par jour. Ou 3 gélules à 300 mg de poudre d’écorce de saule par jour, soit environ 24 mg de salicine par jour (dose faible).
Attention : les dérivés salicylés sont contre-indiqués en cas d’allergie ou d’intolérance à l’aspirine. À n’utiliser que sous contrôle médical dans de nombreuses affections cardiovasculaires par exemple, car la plante fluidifie le sang.

En cas de rhumatismes, maux de tête et états grippaux, ou comme diurétique en cas de surpoids : 1 cuiller à soupe de sommités séchées pour 1 tasse d’eau à peine frémissante (les salicylates sont détruits au-dessus de 90 °C). Laisser infuser 10 minutes à couvert, boire 3 à 4 tasses par jour, dont la première à jeun ; ou 1 à 2 gélules à 300 mg environ aux trois repas.
Attention : Les dérivés salicylés sont contre-indiqués en cas d’allergie ou d’intolérance à l’aspirine.

Harpagophytum contre l’inflammation

Soulager directement la douleur, comme le font les dérivés salicylés, n’est pas suffisant, on sait depuis longtemps qu’il faut aussi réduire l’inflammation. Chez nous, le cassis a cette propriété proche de la cortisone. Mais ces dernières années, une plante connaît un succès sans précédent. Il s’agit de l’harpagophytum (Harpagophytum pro­cumbens, ou griffe du diable), qui pousse en Afrique du Sud et qui serait aujourd’hui une des plantes les plus vendues au monde. On utilise la racine secondaire de cette herbacée : la racine principale s’enfonce jusqu’à un mètre dans le sol, elle est dotée de racines latérales en forme de gros tubercules. Ses fruits ligneux, de 10 à 20 cm, reposant directement sur le sol et garnis d’aiguillons crochus en forme de grappin, sont à l’origine de son nom « griffe du diable ».

Pour lutter  contre un état douloureux, inflammatoire, spasmodique (arthrite, arthrose, lumbago, tendinite, rhumatisme, bursite, synovite, entorse, goutte).

– Poudre totale d’harpagophytum en gélules : 1 à 6 g en traitement d’attaque avec 1 verre d’eau, en 3 prises au moment des repas

– En extrait fluide, 1 cuiller à café par jour dans un grand verre d’eau.

Poursuivre le traitement 2 à 3 mois, même si on peut escompter un effet anti-inflammatoire dès 3 semaines de traitement.

Effets secondaires rares : problèmes gastro-intestinaux, allergie.
Contre-indication : grossesse, allaitement ; ulcère gastro-intestinal allergie. Interaction possible avec des anticoagulants, antidiabétiques.

Le pavot, un antidouleur stupéfiant

Le pavot est à l’origine de nombreux remèdes historiques contre la douleur. Dans la pharmacologie moderne on utilise la morphine, le principe actif de l’opium, latex obtenu par incision des capsules du pavot somnifère. Sous contrôle médical important, la morphine est soit absorbée en comprimés dosés, soit utilisée comme matière première pour l’obtention de nouveaux médicaments par hémisynthèse : cette modification chimique de la morphine permet d’atteindre au choix un effet puissant de courte durée, une prolongation de l’effet sur 24 heures ou une augmentation de son effet antidouleur et une diminution de son effet stupéfiant.

Les huiles essentielles pour juguler la douleur 

Les huiles essentielles, historiquement bien plus récentes dans leur usage médical que les plantes, semblent offrir de nouvelles promesses dont on mesure depuis peu l’ampleur, comme nous l’explique Pierre Franchomme, spécialiste incontesté des huiles essentielles qui forme aujourd’hui des personnels hospitaliers à leur utilisation :

« on connaît aujourd’hui l’impact des molécules aromatiques sur les différents récepteurs de la douleur, avec une idée très précise de la pharmacologie et des mécanismes d’action. Elles ont un important potentiel thérapeutique, notamment certaines huiles essentielles qui n’étaient jusqu’alors pas utilisées pour leurs propriétés antalgiques. L’intérêt majeur des huiles essentielles tient à leur rapidité d’action, à leur faible toxicité et également à une grande multifonctionnalité » 

La douleur est une information transmise par un ensemble de fibres nerveuses spécialisées d’un endroit donné du corps (organe ou tissu lésé) au cerveau, en passant par la moelle épinière où le message est traité et modulé.

Tout au long de ces circuits nerveux complexes, un certain nombre de composés chimiques (hormones, cellules immunitaires et gliales, neurotransmetteurs, enzymes) et de récepteurs spécialisés (canaux TRP) vont contribuer à déclencher, faciliter ou au contraire inhiber le douleur.

Les molécules présentes dans les huiles essentielles pourront tantôt inhiber les récepteurs qui amplifient la sensation de douleur, tantôt stimuler les récepteurs qui freinent la douleur.


L’encens (boswellia), un emprunt à la médecine ayurvédique

On utilise la résine qui exsude du tronc du Boswellia carterii, arbre originaire de l’Inde ou de la péninsule arabique. Connue en médecine ayur­védique et en médecine traditionnelle chinoise, l’huile essentielle d’encens oliban soulage l’inflammation causée par l’asthme, l’arthrite, l’arthrose, les affections abdominales inflammatoires (colite, maladie de Crohn). Elle agit sur les cytokines et les leucotriènes (médiateurs pro-inflammatoires qui interviennent par exemple dans la constriction des bronches en cas d’asthme). On trouve des extraits normalisés de résine à 37,5 % d’acides boswelliques à utiliser trois fois par jour. L’action est surtout sensible après quatre à huit semaines. Contre-indiqué chez la femme enceinte.

Le Genèvrier pour arthrose rhumatisme ou goutte

Pendant tout le Moyen Âge, le genévrier (Juniperus communis) était une panacée pour les maux de tête, les maladies rénales et urinaires. Les fruits furent utilisés contre les rhumatismes en infusion en Alsace et dans les Vosges.
Ces baies renferment 0,5 à 2 % d’une huile essentielle riche en mono­terpènes qui lui confère ses propriétés anti-rhumatismales (elle favorise l’excrétion des toxines rénales et de l’acide urique), antalgiques (elle calme la douleur), anti-inflammatoires, et diurétiques.

Mode d’emploi : l’huile essentielle sera diluée à 3 ou 5 % dans une huile végétale de qualité pour pratiquer des frictions locales 2 à 3 fois par jour.


Gaulthérie couchée : un grand classique de l’aromathérapie

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L’huile essentielle
de gaulthérie,
reine des anti-douleurs

Cette huile essentielle provient de la distillation des feuilles d’une Éricacée (famille de la myrtille, de l’airelle, de l’arbousier) appelée Gaultheria procumbens. La gaulthérie couchée, aussi appelée thé des bois au Québec, est un petit arbuste de moins de 15 centimètres, qui croît dans les forêts d’Amérique du Nord, du Canada et de Chine.

Ses feuilles, séchées et infusées, ou mâchées, servaient aux autochtones à faire baisser la fièvre et calmer les douleurs articulaires. L’huile essentielle issue de ses feuilles contient jusqu’à 99 % de salicylate de méthyle, le principal constituant de la reine-des-prés d’Europe ! Son odeur est d’ailleurs caractéristique.

Ses indications antalgiques sont innombrables : rhumatismes musculaires, goutte, arthrite inflammatoire, polyarthrite, arthrose vertébrale, épicondylites ; inflammations douloureuses : tendinites, muscles fatigués et douloureux, crampes…

Mode d’emploi : en massage, diluée à 20 % dans une huile végétale.

Soufflez le chaud avec le piment de cayenne et gingembre 

On le sait, les patchs chauffant calment la douleur. Ce que l’on sait moins c’est que cette diminution de la sensation de douleur avec la chaleur est liée à un récepteur nerveux très particuliers du corps (TRPV1) qui s’active également au contact de certaines molécules végétales, comme la capsaïcine du piment de Cayenne ou les vanilloïdes de l’huile essentielle de gingembre.

C’est la raison pour laquelle le piment ou le gingembre, après avoir généré sensation de réchauffement ou de brûlure, et parfois une transpiration inattendue, donne ensuite lieu à une insensibilisation locale. Le corps, leurré par ces molécules, épuise en effet momentanément sa réserve en substance P., un neurotransmetteur chargé de déclencher la douleur en cas de blessure.

Mode d’emploi : utiliser localement l’huile essentielle de gingembre diluée (à 20%) dans de l’huile végétale.

Mal de tête : soufflez le froid avec la menthe poivrée 

Contrairement aux récepteur aux vanilloïdes sensibles au gingembre et au piment, les récepteurs au froid (TRPM8) eux, sont notamment activés par le menthol de l’huile essentielle de menthe poivrée, ce qui explique l’effet à la fois « réfrigérant» et analgésique de cette huile essentielle très utile en cas de choc ou traumatisme, mais également pour le mal de tête. La menthe poivrée est une des différentes espèces de menthes que vous pouvez cultivez au jardin ou utiliser, chacune ayant des propriétés spécifiques.

Pour soulager rapidement un mal de tête : placez quelques gouttes de l’huile essentielle sur le front, l’arrière des tempes, derrières les oreilles et sur la nuque, et répétez l’opération cinq à dix minutes plus tard. Notez toutefois que cette huile essentielle est à proscrire chez les enfants de moins de 8 ans, en particulier par voie orale, du fait de risques de spasmes du larynx et donc d’apnée dangereuse.

Une approche plus complète et combinant plusieurs plantes sera certainement nécessaire pour des migraines plus conséquentes ou bien récurrentes.

À essayer aussi…

Parce que la perception de la douleur est très subjective, parce qu’elle interroge notre vie et donc son sens, on pourra faire appel à d’autres approches originales pour la calmer. De nombreux contemporains se tournent vers les fleurs de Bach, la relaxation, la sophrologie, l’hypnose, les remèdes homéopathiques. Cet accompagnement est d’une grande aide, il conforte le traitement proprement dit de la douleur par les plantes antalgiques.

Article extrait de PLANTES ET SANTE

 

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