À l’hôpital Purpan du CHU de Toulouse, plusieurs centaines de pots de miel sont utilisés chaque mois pour panser les plaies de patients des différents services. Jean-Pierre Pétermann, infirmier en traumato-orthopédie, nous explique l’intérêt de ce soin aux résultats étonnants.
« Au début des années 2010, lorsque le Dr Costel Apredoaei, chirurgien orthopédiste, a introduit les pansements au miel dans le service, ça a surpris tout le monde. Mais les résultats sont tels que les gens adhèrent. » Jean-Pierre Pétermann, qui en réalise depuis plusieurs années sur des patients, confirme qu’aujourd’hui, tous les infirmiers en traumatologie connaissent les pansements au miel. Ces derniers sont généralement prescrits par le chirurgien quand une plaie n’arrive pas à cicatriser avec les produits classiques ou en cas de plaie « sale », c’est-à-dire une plaie ouverte qui a été en contact avec un environnement souillé. À l’image de la plaie de cette patiente, « encornée » au mollet par une vache. Dans son cas, les pansements au miel ont permis une « amélioration rapide et flagrante qui lui a évité l’amputation », raconte l’infirmier.
Utile en cas d’antécédents de mauvaise cicatrisation
Comme le précise l’infirmier, « le miel est hydratant, anti-inflammatoire et il nettoie la plaie. Tout ce qui est utile dans la cicatrisation ! » De manière générale, ces pansements sont beaucoup prescrits chez des patients aux antécédents de mauvaise cicatrisation. Les seules personnes auxquelles ils sont déconseillés sont les allergiques aux différents composés du miel et celles souffrant de difficultés de circulation sanguine des membres inférieurs. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a aucune contre-indication pour les diabétiques.
Article extrait du site Plantes et Santé
Les effets indésirables sont non seulement très rares mais extrêmement mineurs et consistent en quelques légers picotements. Comme nous l’explique Muriel Bourges, apicultrice et conseillère en apithérapie chez Ballot-Flurin, cela est dû à une enzyme du miel, le glucose oxydase, qui se transforme au contact de la peau en peroxyde d’hydrogène, c’est-à-dire en eau oxygénée, provoquant cette sensation de picotement.
Du miel de thym officinal, lavande ou châtaignier
Le miel utilisé, fourni par le producteur français Ballot-Flurin, est un miel de thym officinal, de lavande ou de châtaignier en provenance de France ou de pays européens comme la Grèce. En amont, il est contrôlé par un organisme indépendant et validé par la pharmacie centrale de l’hôpital. Le protocole pour le pansement, simple mais rigoureux, est établi par les médecins du service. Jean-Pierre Pétermann continue d’être impressionné par les résultats obtenus. « Je me souviens, par exemple, d’une dame qui avait une plaie sur la pulpe du doigt et chez qui les pansements au miel ont permis de restructurer l’état cutané du bout du doigt, ce qui lui a évité une nouvelle chirurgie. » L’avantage du pansement au miel est aussi de laisser une « belle » cicatrice !
Pansement au miel
Pour réaliser un pansement au miel, il faut nettoyer la plaie au savon doux, la sécher avec des compresses stériles puis la recouvrir généreusement d’un miel bio et de qualité de thym, lavande ou châtaignier (bien recouvrir aussi les berges de la plaie). On applique ensuite une compresse imbibée de sérum physiologique et l’on fait tenir le tout avec une bande. Le pansement est refait chaque jour jusqu’à la guérison qui, selon les plaies, peut prendre jusqu’à un mois et demi.
À savoir : Cette pratique est déconseillée sur les plaies sanguinolentes, douloureuses, qui exsudent ou sont recouvertes d’un tissu jaunâtre et visqueux.