Exceptionnellement riche en vitamines A, C et B, minéraux, bons acides gras et acides aminés le Moringa oleifera, aussi appelé arbre de vie ou arbre aux miracles, nourrit, combat l’anémie, protège d’Alzheimer et dépollue la planète.
La faim dans le monde et la pollution des eaux sont des maux dont on entend parler tous les jours aux infos. D’ailleurs, on chercherait sans arrêt des solutions pour y mettre fin…
Mais auriez-vous imaginé qu’un arbre puisse apporter une réponse simultanée pour ces deux problèmes majeurs du XXIe siècle ? C’est pourtant le cas. Et je vous invite à retenir son nom : le moringa.
D’ailleurs, ce végétal à consonance exotique, connu sous bien d’autres noms (ben ailé, moringa ailé, benzolive, pois quénique, néverdier), est aussi appelé arbre de vie, ou arbre aux miracles !
Ce n’est donc pas un hasard s’il est déjà cultivé aux quatre coins de la planète : en Afrique notamment, où il gagne du terrain, mais aussi aux Philippines, où les mères donnent ses feuilles cuites à consommer à leurs enfants pour pallier leurs carences nutritives et remédier à l’anémie.
Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet arbre n’est pas utile que dans des pays lointains, où l’alimentation est moins variée que dans nos contrées. Chez nous aussi, il mérite de trouver sa place dans notre assiette, pourvu que l’on sache l’employer à bon escient.
Il existe pas moins de treize espèces de moringa. La plus consommée, pour ses multiples vertus, est le Moringa oleifera, d’origine indienne. La médecine ayurvédique le mentionnait d’ailleurs dans ses traités dès le IIe siècle avant J.-C. Il était alors utilisé pour traiter près de 300 maladies ! Les Egyptiens, les Grecs et les Romains de l’Antiquité y avaient également recours, mais cet usage s’est malheureusement perdu depuis…
Or dans le moringa, tout est bon ! Feuilles, fruits, graines, racines et écorce possèdent un intérêt nutritionnel, thérapeutique ou encore cosmétique.
On comprend dès lors que cet arbre qui pousse rapidement – 4 mètres par an sous les latitudes tropicales et subtropicales – a attiré la curiosité des chercheurs.
Article extrait du site Plantes et Santé
Moringa : existe-t-il plus nutritif ?
C’est effectivement la question que l’on se pose dès que l’on se penche un peu sur le moringa.
Les feuilles, surtout, constituent un véritable trésor pour notre organisme. Elles peuvent être cuites et préparées à la manière des épinards, mais sont également faciles à intégrer dans bien des recettes, plats en sauce, soupes ou potages, comme en témoignent nombre de recettes traditionnelles à travers le monde. La poudre de feuille séchée peut quant à elle s’utiliser comme complément alimentaire ou simplement saupoudrée sur les aliments.
Que contiennent exactement ces feuilles ? Sources exceptionnelles de vitamines A et C, elles sont également pleines de vitamines B et l’une des meilleures sources végétales en minéraux. Leur teneur en calcium est très élevée : à poids égal, elles en contiennent 17 fois plus que le lait !
Poursuivons les comparaisons : les feuilles de moringa comptent 15 fois plus de potassium que les bananes, 25 fois plus de fer que les épinards, 9 fois plus de protéines que le yaourt, et très peu de phosphore et de lipides.
Pour couronner le tout, elles recèlent les 8 acides aminés dits essentiels (isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane, valine). Essentiels, parce que le corps humain ne les fabrique pas lui-même et qu’ils sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Voilà pourquoi ils sont présents dans toutes les formes de cuisine traditionnelle. Hélas, cette sagesse s’est largement perdue avec l’alimentation moderne…
Les feuilles de moringa sont donc conseillées pour tous, mais elles siéent particulièrement aux personnes en situation de carence, de fatigue, ainsi qu’aux sportifs. Elles leur prodiguent une énergie conséquente sans causer en retour les désagréments que peuvent occasionner les sucres lents dans l’organisme, lorsqu’ils sont absorbés en trop grande quantité.
Ami des bonnes graisses, ennemi des mauvaises
Une fois moulues, les graines du moringa produisent une huile naturellement riche en bons acides gras.
Tout d’abord, citons l’acide oléique, de la famille des oméga 9, connu pour être présent en abondance dans l’huile d’olive (55 % à 80 % de sa composition).
Précieuse huile de beauté
Cette huile dense en nutriments nourrit et protège la peau, surtout dans les cas de dessèchement. Elle permet aussi de mieux cicatriser, d’apaiser les desquamations et les démangeaisons, de prévenir le vieillissement et l’apparition des rides, ainsi que des vergetures.
Sa spécificité, liée à la présence des oméga 7, est probablement son activité sur la sécheresse des muqueuses (oculaire, buccale, vaginale, nasale..) qu’elle permet de réhydrater en profondeur, propriété utile en période de ménopause ou de post-ménopause. Ces vertus expliquent pourquoi l’huile de moringa est de plus en plus utilisée à des fins cosmétiques.
Protecteur cérébral
Revenons aux feuilles du moringa. En plus de leurs propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes avérées, la poudre de feuilles séchées participerait également au bon fonctionnement du cerveau, améliorant sensiblement la mémoire et les fonctions cognitives chez les patients atteints par la maladie d’Alzheimer ou d’ischémie cérébrale. Les études phytothérapeutiques se concentrent actuellement sur ces potentialités neuroprotectrices.
Une récente étude in vitro a d’ailleurs montré qu’au contact d’extrait de Moringa oleifera, les dendrites et les axones, les prolongements des neurones qui conduisent l’information et l’influx nerveux, voient leur développement et leur maturation significativement augmenter. De même, les chercheurs constatent une formation accrue du nombre de synapses. Autant de constats qui demandent à être confirmés mais font d’ores et déjà de Moringa oleifera un candidat intéressant pour promouvoir la protection et la promotion de la communication interneuronale.
Le futur, quelle aventure !
Est-il possible de lister toutes les vertus du moringa ? Il semble que la recherche phytothérapeutique n’en a pas encore livré tous les secrets.
Les utilisations traditionnelles montrent par exemple que sa sève posséderait des vertus antiseptiques en usage externe ; que son écorce, bouillie, s’avérerait utile contre les calculs urinaires ; que sa racine, en infusion ou cataplasme, lutterait contre le paludisme, l’asthme ou bien les douleurs articulaires. Quant aux feuilles, elles sont également utilisées traditionnellement pour leurs vertus antitumorales…
Et cela, sans que le moringa ne révèle à ce jour de contre-indication…
Une des caractéristiques les plus étonnantes du moringa semble néanmoins être la propriété dépolluante de ses graines.
Il suffirait ainsi de déverser dans les eaux sales des graines de moringa pour que celles-ci absorbent, par floculation, les PCB, des molécules aussi toxiques que difficiles à extirper de l’organisme. Ces graines auraient le même effet sur les métaux lourds et les pesticides. Il suffirait ensuite de draguer les graines et de les brûler pour nettoyer nos fleuves !
On se surprend à rêver. Ne serait-ce pas un bonheur s’il existait un moyen de retrouver des rivières propres sous nos latitudes ? Toutefois, n’oublions pas que cet arbre est principalement cultivé aujourd’hui dans les pays en voie de développement pour lutter contre la désertification et la malnutrition.
Pour laisser cette ressource encore rare en priorité aux populations locales qui en ont le plus besoin, nous vous recommandons de privilégier au maximum les distributeurs de feuilles de moringa respectant les règles du commerce équitable (voir le carnet d’adresse).
Toutefois, si vous trouvez la poudre de feuilles en vrac difficile à utiliser au quotidien (pensez d’ailleurs à les garder au maximum à l’abri de l’air et de la lumière pour en préserver toutes les vertus), vous pouvez vous procurer des gélules de poudre prêtes à l’emploi en qualité bio. Certaines marques proposent également des synergies associant le moringa à d’autres plantes réputées pour leur intérêt thérapeutique (curcuma, ginkgo, fenouil…).
Quand je vous disais que le moringa est une plante d’avenir, c’est qu’elle n’attend que nos efforts pour nous le prouver.
Les feuilles de moringa sont hypoglycémiantes
Les feuilles de moringa sont traditionnellement utilisées dans le traitement du diabète de type 2. Or, des chercheurs ont montré que, prises en infusion, elles avaient effectivement des propriétés hypoglycémiantes chez le rat et l’homme. Cette activité est attribuée aux composés phénoliques contenus dans la plante (flavonoïdes, acides phénoliques et tanins). Dans l’étude, les chercheurs ont fait infuser des feuilles séchées de moringa pendant 35 minutes dans de l’eau chaude. L’effet est ensuite rapide, se manifestant au bout d’une demi-heure. À prendre de préférence à la fin du repas. Publié dans Food and Nutrition Sciences, 2016.