« Les yeux, messagers de nos émotions ». Pascal Barbey

« LES YEUX SONT BIEN LES MIROIRS DE L’ÂME »  Savez-vous que la myopie peut être provoquée par une peur intense ou un sentiment d’insécurité ?

Qu’un choc émotionnel est à même d’entraîner l’apparition d’une cataracte ? Ou encore qu’un glaucome peut être lié à un secret de famille ? Comme le dit l’expression populaire, les yeux sont le miroir de l’âme… C’est cette interaction étonnante, entre vision et émotions, que met en lumière l’optométriste

Pascal Barbey dans son passionnant ouvrage, « Les yeux, messagers de nos émotions ». Cet inlassable chercheur, fort de sa solide expérience, nous montre que voir plus clair en nous-mêmes permet de corriger notre vision et cette amélioration visuelle, à son tour, éclaire notre fonctionnement émotionnel et nous permet de dépasser certains blocages… Interview les yeux dans les yeux :

Cet homme-là m’en a mis… plein la vue, oserais-je dire! Celui qu’on surnomme le «psychologue des yeux» est une force de la nature. Consultations, recherches, apprentissage de techniques complémentaires (médecine traditionnelle chinoise, hypnose…) et écriture de livre: ce passionné travaille près de 70 heures par semaine. En 35 ans, Pascal Barbey, qui exerce le rare métier d’optométriste, a regardé 22 000 personnes dans le blanc des yeux! Au confluent de l’approche scientifique et d’autres disciplines (psychologie, symbolique, neurosciences…), la pratique de Pascal Barbey fait appel à une «médecine multi-niveaux», dit-il.

En résonance avec la complexité du monde et de l’individu. Quand il parle de son travail, en évolution constante, son regard brille et, tant dans ses livres qu’en face-à-face, il trouve les mots justes – simples et puissants – pour évoquer la relation entre notre vision et notre vie émotionnelle. Car il est clair, selon lui, que le flux et reflux de nos émotions modifient notre façon de voir le monde, au propre comme au figuré. Hasard ou synchronicité? Le jour de notre entretien parisien, les attaques de pollen me feront les yeux rouges et larmoyants… C’est grave, docteur ?

Subir un événement traumatisant non-prévisible a souvent pour conséquence une somatisation visuelle. Nos yeux et notre cerveau sont issus du même feuillet embryonnaire.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous passionner pour la vue et son approche psychologique ?

Je m’intéresse à la vue depuis que j’ai 14 ans! Mais ce qui a été dé terminant dans l’approche que je développe est une jolie histoire ( que je n’ai pas racontée dans le livre)! Je suis le parrain (notamment) de la fille de ma sœur aînée. Vers 14  ans, elle commençait à voir flou (elle est quadra, à présent). Je l’examine, et c’était bien une myopie qui démarrait, mais avec déjà 2,00 dioptries ( ce qui est considérable)! En général, les myopies débutent avec 0,75 ou 1,00 dioptrie – ça commence avec des petites corrections, puis ça monte sur trois, quatre, cinq ans sur 2,00 dioptries. Six mois après, je l’examine, 4,00  dioptries… Six mois après, 6,00  dioptries. Cela m’a interloqué, car on ne nous apprend pas ça à la fac : on nous dit que les myopies évoluent lentement. Il fallait donc que je trouve une méthode qui stoppe les myopies !

Vers quoi vous ont alors amené vos recherches ?

Suite à cet événement familial, j’ai cherché en France une approche efficace, mais je ne trouvais rien… Fort de cette quête, les fameuses synchronicités ont fait que j’ai rencontré des gens qui s’étaient rendus au Canada et en avaient rapporté une méthode –«l’optométrie comportementale» qui proposait des solutions. J’ai donc trouvé l’unique personne à Paris qui avait un cabinet d’optométrie comportementale. C’est Jean-Luc Dubié, qui a pris sa retraite entre-temps. Je lui ai amené ma filleule, et il a arrêté sa myopie immédiatement ! Je me suis dit : «C’est ça que je veux faire!» Après m’être renseigné, j’ai fait plusieurs voyages au Canada. Heureusement, trois Français ont eu l’idée de récupérer les cours de l’université de Montréal. Avec l’autorisation de cette dernière, ils ont créé, en France, une formation en «visiologie » (comme on l’appelait au Québec) – formation privée au départ, devenue depuis universitaire. J’ai eu la chance de suivre cette formation, dans les années 1980. Maintenant, cette formation s’appelle, en Europe, un «Master of Optometry» ou en France, Master en Sciences de la Vision, délivré par l’Université Paris-Sud 11.

Venons-en au cœur de votre ouvrage et de votre approche. L’œil, miroir de l’âme: de quelle nature est le lien qui s’opère entre vision et émotions ?

Plusieurs éléments expliquent cette interaction étroite. Tout d’abord, sur le plan physiologique, il faut savoir que nos yeux et notre cerveau sont issus du même feuillet embryonnaire et se développent parallèlement. L’œil conserve donc, toute la vie durant, des liens avec le cerveau et les innombrables opérations qui s’y déroulent. Or, nos émotions se traduisent, dans le secret de notre matière grise, par la production de neurotransmetteurs dont les effets sont perceptibles sur nos yeux. C’est ainsi que la peur fige le regard, la joie le fait pétiller, l’amour l’illumine, la honte le rend fuyant, la tristesse l’embrume…

Comment cela fonctionne-t-il plus précisément ?

Lorsque nous percevons une image, celle-ci est en réalité de la lumière, transcrite par la rétine en un message nerveux envoyé au cerveau. Celui-ci reçoit l’information visuelle et l’interprète en fonction des images qu’il a déjà réceptionnées et de leur impact émotionnel. Ce n’est pas un hasard si de fortes émotions peuvent brouiller la vue, ou au contraire en améliorer temporairement l’acuité. Ce lien subtil et opérant, a d’ailleurs déjà été mis en lumière de manière symbolique par les sagesses traditionnelles et la mythologie…

Absolument ! Dans toutes les civilisations, l’œil représente la vision intérieure, l’éveil du cœur, la sagesse. Chez les Inuits, le chaman est appelé «celui qui a des yeux». En Inde et au Tibet, on parle d’«ouverture du troisième œil », lors du processus d’Éveil.

Vous soulignez également, dans votre ouvrage, que l’œil révèle le comportement de la personne… L’œil est en quelque sorte une «plateforme informationnelle» qui renseigne, en effet, sur le mode de fonctionnement de la personne.

Ainsi, chaque défaut visuel correspond à une difficulté psycho-émotionnelle particulière. Je prends un exemple : l’hypermétropie peut indiquer que l’on a du mal à occuper sa vraie place; la myopie peut exprimer un besoin excessif de voir clair en toute chose; l’astigmatisme révèle souvent un grand stress intérieur…

Il est clair que les influences familiales peuvent avoir des conséquences sur la vision. Les héritages transmis par nos parents et nos aïeux déterminent inconsciemment notre façon de voir le monde.

Au-delà de l’examen de vue, suivi de l’identification de la source de stress émotionnel, de la remise en équilibre du système visuel (impliquant de nommer la cause de ce stress) et d’un programme d’entraînement, recourez-vous à des techniques complémentaires pour potentialiser les effets ?

Je travaille avec un réseau d’environ 400  thérapeutes: psys, énergéticiens, homéopathes, ostéopathes, sophrologues, praticiens en EMDR, etc. La remise en équilibre du système visuel doit, de fait, s’accompagner d’une réharmonisation du corps tout entier pour que les changements s’opèrent vraiment en profondeur.

Propos recueillis par Carine Anselme

Pascal Barbey www.pascalbarbey.com
À lire: Les yeux, messagers de nos émotions
(2014),
De bons yeux pour la vie. Entretenez votre vue au quotidien
(2011).
Ouvrages publiés chez Albin Michel.

 

Source NEO SANTE N°47

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Votre thérapeute Corinne MULLER propose un massage, Viet Minceur- basé sur le DIEN CHAN, en complément d' un accompagnement sur le comportement alimentaire engendré par nos émotions. (Il est conseillé d'avoir un suivi par un naturopathe et votre médecin pour les conseils alimentaires). CONTACT : CORINNE MULLER/Praticienne en DIEN CHAN, Conseillère en Bio-décodage, Massages bien-Être/06.30.15.82.23 - ST VICTORET