La nouvelle est restée confinée à la presse spécialisée alors qu’elle aurait dû faire grand bruit et faire la une de tous les médias :on vient de découvrir que les tumeurs cancéreuses étaient dotées d’un système nerveux ! Cette découverte majeure, dont un journal médical écrit qu’ « elle fera date dans l’histoire de l’oncologie », est le fruit des recherches menées en France à l’Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire (CEA, Fontenay-aux-Roses). En 2013 déjà, la même équipe avait trouvé que les tumeurs prostatiques étaient « infiltrées » par des fibres nerveuses issues d’axones, les prolongements des neurones. Elle avait même constaté que cette infiltration était associée à la survenue et à la progression du cancer. Mais comme ce phénomène neuro-oncologique demeurait mystérieux, les chercheurs ont remis l’ouvrage sur le métier. Pour leur nouvelle étude parue dans la prestigieuse revue Nature le 19 mai dernier, ils ont recruté 52 patients atteints de cancer de la prostate dont ils ont passé au crible les tissus cancéreux. Eureka : ils y ont dépisté de la doublecortine (DCX), une protéine qui est exprimée par les cellules progénitrices neuronales lors du développement embryonnaire et qui persistent chez l’adulte dans les zones du cerveau où les neurones se renouvellent. Cette découverte atteste donc la présence de ces progéniteurs neuronaux à bonne distance de l’encéphale, leur lieu de naissance et port d’attache. Mais comment diable ces protéines cérébrales sont-elles arrivées là ?
Info lettre du 5 juin 2019 par Yves Rasir de Néo Santé
Grâce à des expériences menées sur des souris porteuses de tumeurs, les scientifiques ont mis en évidence que les DCX quittaient la zone supra-ventriculaire du cerveau et étaient acheminées par la circulation sanguine jusqu’au foyer cancéreux. Une fois sur place, elles se différencient en neuroblastes (cellules souches nerveuses), puis en neurones adrénergiques producteurs d’adrénaline. Or l’adrénaline régule le système vasculaire et c’est probablement ce mécanisme qui favorise à son tour le développement tumoral. Reste une troublante énigme : comment les cellules migrantes font-elles pour franchir la barrière hémato-encéphalique ? En principe, ce filtre physiologique séparant le système nerveux central et la circulation sanguine devrait empêcher l’émigration neuronale, tout comme elle contrôle étroitement l’immigration de microbes et de particules toxiques. C’est une frontière protectrice étanche dont la barrière se lève rarement et très sélectivement. Seulement voilà : les chercheurs ont constaté chez l’animal des « anomalies de perméabilité » rendant possible le passage des DCX dans le sang. Ils ne savent pas si ce problème de porosité précède l’apparition du cancer sous l’effet d’autres facteurs, ou si elle est provoquée par le cancer lui-même, via des signaux émis depuis la tumeur en formation. Quoiqu’il en soit, les évadées font bien le voyage jusqu’à la prostate et la quantité de cellules DCX qui y est mesurée est parfaitement corrélée à la sévérité du cancer. C’est clairement pour mieux survivre et prospérer que les tumeurs se fabriquent des nerfs !
Pour importante qu’elle soit, cette découverte « historique » n’est pourtant pas si révolutionnaire que ça. Depuis longtemps, on sait que les cancers solides assurent toute l’intendance nécessaire à leur croissance : ils imitent les organes et ils s’équipent en vaisseaux sanguins capables de véhiculer les nutriments indispensables à leur prolifération. On appelle ça l’angiogenèse. Depuis longtemps aussi, on sait que le système immunitaire reste étrangement passif en présence des néoplasies débutantes. Alors qu’elle dispose d’artilleurs chargés de les trucider (les lymphocytes NK ou « « Natural Killers »), l’immunité laisse parfois la vie sauve aux cellules cancéreuses et semble même se désactiver pour faciliter leur multiplication. Il n’est donc pas si étonnant que les tumeurs bénéficient également d’un réseau nerveux pour mieux communiquer et s’implanter. Mais le pot-aux-roses dévoilé à Fontenay-aux-Roses n’en est pas moins un potentiel tournant dans l’histoire de la médecine : qui pourrait encore désormais nier que la cancérisation est un processus extrêmement intelligent ? Va-t-on enfin prendre conscience qu’elle n’a rien d’anarchique ni de désordonné et qu’elle procède d’un véritable programme ? Bref, n’est-il pas temps de rendre justice au Dr Hamer ? Le génial médecin allemand décédé il y a 2 ans disait déjà que le cancer n’est pas une erreur de la nature ni un phénomène dépourvu de cohérence puisqu’entièrement piloté par le cerveau à des fins biologiques. Le moins qu’on puisse écrire, c’est que la science est en train de lui donner raison et que la découverte de neurones au cœur des tumeurs conforte totalement le scénario psychosomatique. Faudra pas se tromper au moment d’attribuer le prochain Nobel…. |