Réveille toi ! de Christian Flèche
Bien souvent, les gens font comme s’ils n’allaient jamais mourir,
Jamais franchir l’ultime porte,
Pour enfin regarder le pire
De nos soucis avec sourire,
Et de nos vies, savoir ce qu’on emporte,
Là-bas, là-haut …
La plupart des êtres agissent comme s’ils n’avaient pas d’inconscient
De pulsion, de refoulés,
De moteur caché
Qui décide en eux de leurs actes, de leurs pensées.
La plupart des humains vivent comme s’ils n’avaient pas de passé,
D’histoire, d’enfance et de souffrance apprise,
Regardant les enfants comme s’ils ne l’avaient jamais été
Regardant les vieillards comme s’ils n’allaient jamais le devenir.
La plupart des adultes se positionnent comme s’ils avaient la sagesse et la vérité,
Comme si d’autres opinions ne pouvaient être envisagées,
Comme si tous ceux qui pensent autrement qu’eux – des millions – avaient tort,
Inconscient des limites de leur sagesse qui pourtant la plupart du temps ne les rend pas si heureux que cela.
Nous pensons trop souvent à nous, croyant être seul au monde
Avoir toujours raison, rejetant la réalité du monde intérieur de l’autre, la différence.
Le crime prend de multiples formes en ce moment.
La plupart des ados rient comme si jamais il ne devait avoir un jour l’âge de leurs parents
Et les parents pleurent, tremble, s’inquiètent comme s’il n’avait jamais été des adolescents, des enfants insolents.
Parfois les gens vivent comme s’ils n’avaient pas d’ancêtre,
Comme s’ils s’étaient faits tout seul et avaient tout décidé.
La rivière sans source se dessèche puis meurt, l’arbre sans racine tombe,
Vois-tu derrière toi les tombes de ceux qui vécurent de riches heures afin un jour de te permettre d’être toi ?
Tant de gens usent de leur planète
Comme s’il n’y avait pas de conséquences à chaque acte
Chaque effet a une cause
Chaque cause un effet.
La plupart de l’humanité fait comme s’il n’y avait pas de pollution
De fonte des glaces, d’irréversibles bouleversements,
Sélective cécité qui nous mène vers de noirs néants
Une grande partie du monde
Consomme, gaspille,
Comme si l’abondance des réserves était illimitée
Mensonge, folie avec la destruction complice.
Un petit nombre d’entre nous exploite un grand nombre d’entre nous
Comme si cela était normal, juste, équitable et sans répercussions
La plupart du temps nous nous comportons comme si nous n’avions pas d’émotion
Pas de sentiments ou de ressenti,
Colère, joie ou tristesse,
Prenant tout cela pour faiblesse
Négligeant ce trésor de vie
Funeste blindage
Mortel lynchage
Parfois les gens se comportent comme s’ils n’avaient jamais eu d’orgasme,
Jamais frissonné de tout leur corps,
Un corps qui dit oui par amour
Si fort au fond une joie qui fait fondre et déborde.
Mais leur corps est noué, tendu,
Sur le point d’exploser, ils prennent leur pied
À leur cou pour rattraper le temps fou, le temps perdu à être fou.
Que dire de l’homme, de la femme,
Qui vit sa vie comme si l’amour ne lui était plus accessible
Comme s’il était exclu de cette élévation de tout son être,
de ce don, royaume précieux.
Qui réalise alors avoir la possibilité en chaque instant de changer
d’apprendre, de se transformer
Et des risques et conséquences de cette prise de conscience ?
Combien de temps peut-on vivre dans la négligence et l’ignorance
Insolente inconscience,
Tant de silence sur la pépite de vie qui en nous palpite
Négligence de ce que nous sommes
ignorance de qui nous sommes
Tu refuses de quitter tes illusions, t’éveiller d’un mauvais rêve
Mais le contact avec le réel fait disparaître tes ailes
Rassure toi, le désenchantement précède l’émerveillement
Comment être vivant dans le réel de l’instant
lorsque l’on se ment
lorsqu’on se croit éternel
sans inconscient, sans passé,
dans l’illusion de croire que nous polluons très peu une planète aux infinies réserves,
réserves réduites et que nous partageons pourtant avec d’autres hommes iniques, assassin, violeurs, désemparés, sans avenir, sans projet, blindés, sans émotion ni amour.
Qui ne se prend pas pour le maître du monde, monstre affamé de mort ?
De vivre au présent, qui nous en empêche ?
Remettre au lendemain le don de l’instant,
Cultivant nos rêves avortés par nos pensées.
Esclave de l’inutile,
Collectionnant le futile, ils amassent des fusils
qui assassineront le rire
D’argent des rivières de nos jeunes heures.
Cain, pourquoi assassines-tu désormais ta propre mère ?
Mais aussi une partie secrète en nous tous
Sait la beauté de l’autre
l’harmonie du vrai
la portance du matin
la caresse de l’air sur l’eau
et cette partie de nous connaît l’émerveillement
la fraîcheur
et ce qui est juste
et en nous tous
cela agit
palpite
crépite
pétille
vibre
vit
aime aimer et être aimé
et en nous la force de la joie cherche le chemin vers l’autre pour s’accomplit dans la rencontre.
Christian FLECHE Adresse Courriel flechechristian@wanadoo.fr
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