Parkinson : la présence de vignobles pourrait elle favoriser la maladie

Parkinson : la présence de vignobles pourrait-elle favoriser la survenue de la maladie ?

15 mars 2017Univadis Résumés Cliniques

RÉSUMÉ PAR Caroline Guignot

L’augmentation de l’incidence de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs est aujourd’hui reconnue et s’expliquerait par leur exposition aux pesticides. Cette corrélation a d’ailleurs été confirmée par des travaux in vitro et in vivo. Le rôle de ces composés sur l’incidence de la maladie dans la population non exposée professionnellement est en revanche peu décrit. Aussi, des chercheurs français ont voulu évaluer si l’incidence des cas diagnostiqués dans la population française pouvaient s’expliquer par la présence de pesticides dans l’environnement immédiat.

Méthodologie

  • L’incidence de la maladie de Parkinson a été déterminée à l’aide d’un modèle algorithmique fondé sur le nombre annuel de personnes nouvellement traitées par antiparkinsoniens entre 2010 et 2012 (données SNIIRAM).
  • Les jeunes de moins de 20 ans et les sujets traités par neuroleptiques et anticholinergiques (syndrome parkinsonien) ont été exclus, ainsi que les femmes de moins de 50 ans traitées par bromocriptine seule (blocage de la lactation).
  • Les analyses ont été conduites en population générale ou en excluant les agriculteurs et travailleurs agricole.
  • L’incidence de la maladie de Parkinson a été standardisée et calculée pour chaque canton par sexe et par âge.
  • La nature et la densité de l’activité agricole de chaque canton a été déterminée à partir du recensement réalisé par le Ministère de l’agriculture en 1988 puis en 2000.
  • Le tabagisme moyen régional et l’exposition moyenne aux UV au niveau de chaque canton (base de donnée HelioCLim-3) ont été intégrés au modèle d’analyse. De même, l’indice de précarité et la densité régionale de neurologues ont été utilisés pour pondérer l’interprétation des résultats.

Résultats

  • Au total, le modèle a permis de déterminer 75.832 nouveaux cas de maladie de Parkinson parmi les sujets nouvellement traités par antiparkinsoniens entre 2010 et 2012. Parmi eux, on recensait 53.745 sujets de plus de 50 ans affiliés au régime général.
  • Le nombre médian de cas dans la population globale s’élevait à 12 par canton, et 1,1% des cantons étaient exempts de cas. Une fois exclus les sujets exposés professionnellement, ces nombres étaient respectivement de 8 par canton et de 3,3%.
  • L’augmentation de l’incidence de la maladie de Parkinson était associée à la proportion de l’activité agricole au niveau cantonal, que le calcul soit conduit en population générale ou après exclusion des agriculteurs et travailleurs agricoles.
  • En population générale, la viticulture et la capriculture étaient associées à une plus forte incidence de la maladie. Le maraîchage sous serres, les cultures industrielles et les élevages porcins semblaient aussi associés à la survenue de la maladie mais de façon non significative. Le risque le plus élevé était associé à la viticulture avec un risque relatif (RR) de 1,102 [IC95% : 1,049-1,158].
  • Après exclusion des professionnels, la présence d’activités agricoles liées aux vergers, aux vignes, aux chèvres et aux oléagineux était associée à une incidence élevée de maladie de Parkinson dans la population locale. La viticulture restait l’activité la plus fortement associée à la survenue de l’affection, avec un RR de 1,127 [IC95% : 1,070-1,187].
  • La relation entre activité viticole et maladie de Parkinson était statistiquement marquée chez les plus de 75 ans, par rapport aux plus jeunes sujets, quelle que soit la population analysée.
  • Toutes les régions viticoles présentaient une incidence supérieure de la maladie. Huit grands profils de canton ont pu être déterminés en fonction d’un profil d’activité agricole similaire : ceux qui comportaient une activité viticole avaient eux aussi une incidence supérieure.

Limitations

  • Il s’agissait d’une étude écologique, non conduite à partir de données individuelles.
  • Les mouvements migratoires de la population ne pouvaient être pris en considération.

À retenir

L’incidence de la maladie de Parkinson semble associée aux cantons ruraux dans lesquels l’activité agricole -et principalement viticole- est importante, même chez la population non exposée professionnellement aux pesticides. De nouvelles études, conduites à partir de données individuelles sont aujourd’hui nécessaires pour corroborer ces données.

Partagez

Written by 

THERAPEUTE HOLISTIQUE : NATUROPATHE ENERGETICIENNE ⭐ ORGANISATRICE D'EVENEMENTS COMMUNICATION