VOYAGE EN MER INTERIEURE de Virginie Tyou

Le récit de Voyage en mer intérieure est si étonnant que l’on croirait à un roman. Mais la réalité dépasse la fiction ! Éternelle malade, assiégée de terribles douleurs pelviennes après l’accouchement de son premier enfant, Virginie Tyou effectue une plongée intérieure en quête de la clé qui fait « crier » son corps. Guidée par l’hypnose, inspirée par la psychogénéalogie, elle entame un chemin de guérison. Patiemment, elle assemble les pièces d’un mystérieux puzzle familial, révélant le secret de sa naissance. Bouleversant !

QUAND LES MEDECINS TEMOIGNENT DE LEUR EMERVEILLEMENT

C’est en désespoir de cause (après un long parcours médical, NDLR) qu’en 2001, Virginie Tyou frappa à ma porte afin de me demander un avis à propos d’une éventuelle nouvelle intervention chirurgicale – une neurolyse pudendale. Cette consultation m’avait convaincu que l’opération avait toutes les chances de ne pas donner de bons résultats. J’ai donc proposé à Virginie d’envisager une prise en charge alternative de la douleur par l’hypnose.

Au fil du temps, Virginie a ressenti, retrouvé, découvert des éléments sombres de son histoire familiale. Et parallèlement, à mon plus grand étonnement, sa douleur se dégonflait, se transformait en une douleur mentale sourde. Assister à cette métamorphose était merveilleux, fascinant, et terriblement encourageant. (…) Virginie a enfin pu s’épanouir dans son couple, reprendre sa vie professionnelle, et même agrandir le cercle familial suite à deux nouvelles grossesses. (…) Assez rapidement, elle n’a plus eu besoin de moi : à travers ses rêves, elle trouvait de nouveaux indices. Ces rêves, qui apparaissaient parfois alors même que Virginie était éveillée, tiennent de l’autohypnose spontanée à visée protectrice. Le cerveau, confronté à des expériences d’enfance douloureuses ou incomprises, s’enferme dans sa bulle et induit une image, un rêve éveillé.

L’hypnose est ce que l’on appelle un état modifié de conscience. Autrement dit, une personne en hypnose se rapproche de son inconscient. Il lui est alors possible, en prise directe avec lui, de désensibiliser certains souvenirs traumatiques ou de retrouver un souvenir enfoui : un parfum, une couleur… Ce que j’appelle des pièces de puzzle. L’hypnose n’est ni un remède miracle ni un processus rapide. Dans un monde d’hyperconsommation et de satisfactions immédiates, il peut être difficile d’accepter, dans un premier temps, de simplement accueillir des pièces de puzzle, de les collectionner sans tenter de les interpréter trop tôt. (…) Au fil du temps, comme un enquêteur, le patient peut espérer regrouper ces parcelles de mémoire…

L’aventure de Virginie ne cesse de m’épater, en particulier par sa capacité à retrouver des souvenirs d’événements datant d’avant sa naissance, in utero, voire plus tôt encore. Ces souvenirs, tantôt visuels, tantôt auditifs, ont tous été confirmés par son enquête et lui ont permis de géolocaliser le lieu de ses origines paternelles. C’était la première fois que j’assistais à des résultats aussi impressionnants. Mais cette capacité me ramenait à des considérations fondamentales : comment de telles informations sont-elles réellement transmises ? À partir de quel moment doit on considérer que la vie existe ? Comment peut-on accéder à des souvenirs transgénérationnels ? Je ne doute guère que les neurosciences permettront bientôt d’élaborer de nouvelles hypothèses à ces sujets. En tant que médecin, je souhaite conclure en lançant un appel au corps médical dans son ensemble : pensons plus souvent à mettre à profit les capacités du patient à se découvrir lui-même sous hypnose. Certaines cicatrices – physiques comme psychiques – ne se fermeront définitivement qu’à cette condition.

Chef du service chirurgie viscérale à l’hôpital Brugmann (Bruxelles), Luc Bruyninx s’est pris de passion pour les douleurs psychosomatiques et les processus d’auto-guérison.

Combien de fois n’entend-on pas : Rentrez chez vous, vous n’êtes pas malade… Réduits à l’impuissance de la médecine occidentale traditionnelle, tellement focalisée sur le fonctionnement mécanique des organes indépendamment du corps entier, certains médecins deviennent sourds, aveugles, insensibles. (…) Les questions de somatisation transgénérationnelle trouvent dans le récit de Virginie une illustration marquante. D’abord, bien entendu, par la disparition de ses douleurs périnéales aussitôt qu’elle découvre sa filiation réelle. Mais aussi par le scandale de ce bébé né en Belgique, mais conçu et porté dans le Midi, qui parle avec un accent méridional jusqu’à son entrée à l’école maternelle. Imaginez les trésors d’imagination déployés à l’époque par sa génitrice, tellement désireuse d’étouffer le passé alors que sa propre fille lui en offrait d’innombrables réminiscences. Il ne s’agit pas d’un mystère : on sait depuis longtemps que si une mère chante une chanson au bébé qu’elle porte, celle-ci est enregistrée. Les sons transmettent des messages sans mots. (…)

Trop souvent, les parents ne reconnaissent pas la vérité lorsque leurs enfants nomment des réalités délicates, gênantes. Et c’est de cette négation de l’évidence que naît l’insécurité qui hante la plupart des êtres humains. (…) Lorsque nous concevons un enfant, nous lui transmettons tout ce qui n’a pas été réglé lors de la conception. Ces éléments, que les parents considèrent relever de leur vie privée, de leur intimité, peuvent se révéler fondamentaux dans la vie de leur progéniture. Virginie nous montre que la vie transcende intimement nos ego. Son histoire est une démonstration magistrale que certains enfants sont malades de leurs parents. Et surtout, que le corps ne ment jamais.

Professeur de chirurgie à l’Université de Sherbrooke (Québec), Ghislain Devroede a publié articles et ouvrages sur la communication transgénérationnelle et les rapports entre l’inconscient et ses manifestations physiques.

Retrouvez l’intégralité de ces postfaces dans « Voyage en mer intérieure ».

Source NEO SANTE N° 58

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Votre thérapeute Corinne MULLER propose un massage, Viet Minceur- basé sur le DIEN CHAN, en complément d' un accompagnement sur le comportement alimentaire engendré par nos émotions. (Il est conseillé d'avoir un suivi par un naturopathe et votre médecin pour les conseils alimentaires). CONTACT : CORINNE MULLER/Praticienne en DIEN CHAN, Conseillère en Bio-décodage, Massages bien-Être/06.30.15.82.23 - ST VICTORET