PALEONUTRITION……..En cas de FRACTURE

Victime d’une chute lui ayant brisé le métatarse, notre chroniqueur s’est intéressé aux nutriments propices à la réparation osseuse. Dans son panier paléo, pas de produits laitiers mais beaucoup de légumes verts et une plante sauvage très bienfaisante pour les os.

Fracture de la base du deuxième métatarsien » : tel est le verdict de l’orthopédiste qui regarda mes radios, après une chute effectuée, il y a maintenant quelques semaines. Voilà l’occasion pour moi d’expérimenter une blessure que nos ancêtres devaient connaître, et qui est censée se soigner par elle-même, sans tout un arsenal médical. Et puis, c’est l’occasion également de faire le point sur l’alimentation qui permettra, au mieux, à l’os de se reconstruire.

Densité en déclin

On trouve des traces de fractures chez Australopithèque et chez Néandertal. Mais les études montrent que le nombre de fractures a augmenté avec le Néolithique. Cela nous apprend que nos ancêtres de la période paléolithique avaient une alimentation assez riche en calcium (oui, oui, alors qu’ils ne buvaient pas de lait !), en magnésium et en vitamine D, dès l’enfance, et qu’ils ne connaissaient pas de famines. Il s’avère que nos os sont plus légers et plus fragiles que ceux de nos ancêtres de cette époque. Et le changement significatif s’est passé au tournant du Néolithique, lorsque nous sommes passés d’un mode de vie de chasseur-cueilleur nomade à celui d’agriculteur sédentaire. Cela a résulté en une activité physique moins variée (le chasseur-cueilleur alterne des efforts courts et intenses et des déplacements très longs), et surtout, en une alimentation moins riche en micronutriments, par l’introduction des céréales.

Au final, nos os sont moins denses que ceux de nos ancêtres et que ceux des primates les plus proches de nous. Une étude parue dans Proceedings of the National Academy of Sciences (2014) montre que les chasseurs-cueilleurs qui vivaient il y a plus ou moins 7000 ans, au nord-est des États-Unis, avaient une ossature identique, en résistance, à celle des orangsoutans, alors que les agriculteurs de la même région, 6000 ans plus tard, présentaient des os beaucoup plus faibles.

Nos os constituent un des matériaux les plus solides qu’on puisse trouver dans la nature ; ils sont plus solides que l’acier ou le béton, à poids égal (une barre d’acier de taille comparable à un de nos os pèserait quatre fois plus lourd !). Mais notre mode de vie les a affaiblis, au point qu’on estime que près de 6,5 millions de personnes se fractureront la hanche par an, d’ici 2050 ! (Osteoporosis International, 1992). Les paléoanthropologues ont retrouvé des traces de fractures des membres longs supérieurs et inférieurs bien guéris (fémurs, tibias, humérus, etc.), chez nos ancêtres, comme on le voit également chez les gibbons. Ces traces servent d’ailleurs de preuve des premiers soins apportés à des individus, par d’autres, il y a 45 000 ans. Alors, y a-t-il moyen de trouver dans notre alimentation de quoi avoir les os les plus solides possibles ? Et lorsque la fracture est là, que peut-on manger pour favoriser la reconstruction osseuse ?

Les végétaux, amis des os

Comme souvent, la clé est dans une alimentation riche en micronutriments – ce que nous avons perdu avec l’agriculture et puis l’industrialisation. Pour cela, optez pour des légumes, verts de préférence, très riches en minéraux et autres micronutriments.

Les épinards, par exemple, sont riches en vitamine K et en calcium. Les vitamines K participent au métabolisme des os et à la fixation du calcium sur ceux-ci. En particulier, les vitamines K2 favorisent les ostéocalcines, ces hormones protéiques qui fixent le calcium. Vous en trouverez également dans les brocolis, les choux et autres légumes verts. Les orties, le kale, les bettes, le persil, etc., sont autant de sources de micronutriments, facilement trouvables. Les courgettes s’avèrent proposer un équilibre idéal entre calcium, phosphore, magnésium et sodium, au niveau de la guérison de l’os cassé. Et dans la même famille, les potirons sont riches en vitamine A et en potassium, ce dernier étant important pour la densité minérale osseuse. Attention, les caroténoïdes du potiron étant liposolubles, consommez-les avec une source de lipides, comme par exemple de la graisse ou du lait de coco !

La vitamine D est évidemment la vitamine privilégiée lorsqu’on parle d’os ou de dents. Pourtant, une seule étude montre qu’un apport en vitamine D, seul, permet d’accélérer la guérison d’un os fracturé. C’est que cette vitamine ne joue pleinement son rôle qu’avec le calcium et là, les études le montrent : un apport en calcium associé à de la vitamine D accélère la reconstruction osseuse (Calcifi ed Tissue International, 2004). À cela, rajoutez encore un peu de silicium, que l’on trouve dans l’argile, aidant, en corrélation avec la vitamine D, à la fixation du calcium.  La vitamine C a également fait la preuve de ses effets sur des fractures du tibia, au niveau de la formation de collagène (Journal of Alternative and Complementary Medecine, 2004).

La plante qui soude

consoudeEnfin, il reste une plante qui pousse de manière sauvage, chez nous, et dont le nom – dans toutes les langues – renvoie à sa capacité à « souder » les os et les tissus : la consoude, « knit bone » en anglais (« to knit together » signifi e « se souder »). Une étude parue dans Clinical Oral Implants Research montre que les racines fraîches de consoude, qui contiennent le mucilage visqueux (semblable à de la gélatine), favorisent la densité osseuse.

Les feuilles de consoude peuvent être consommées hachées dans une omelette, en salade ou en jus vert. Mais les racines et feuilles peuvent également être utilisées en cataplasme, sur la fracture même. Pour le reste, il va de soi qu’un apport en protéines doit être suffisant, tout comme l’apport en calories : la reconstruction osseuse demande beaucoup d’énergie au corps. Dans l’ensemble des restes préhistoriques trouvés, plus de la moitié présentent des os fracturés réparés d’eux-mêmes. Notre corps est capable de se reconstruire, il l’a fait durant des millions d’années, mais il le fera d’autant mieux que notre alimentation sera saine et similaire à celle que nous avons connue durant ces millions d’années.

Yves Patte

Sociologue de formation, yves Patte enseigne en Belgique le travail social et l’éducation à la santé. Il est également coach sportif et nutritionnel. Le mode de vie paléo représente la rencontre entre ses différents centres d’intérêt : un mode de vie sain, le respect de la nature, l’activité physique et sportive, le développement individuel et social. Il publie régulièrement sur http ://www.yvespatte.com et http ://www.sportiseverywhere.com.

Source NEO SANTE N°58

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Votre thérapeute Corinne MULLER propose un massage, Viet Minceur- basé sur le DIEN CHAN, en complément d' un accompagnement sur le comportement alimentaire engendré par nos émotions. (Il est conseillé d'avoir un suivi par un naturopathe et votre médecin pour les conseils alimentaires). CONTACT : CORINNE MULLER/Praticienne en DIEN CHAN, Conseillère en Bio-décodage, Massages bien-Être/06.30.15.82.23 - ST VICTORET